Photo : Makine F. Les étudiants de l'Ecole supérieure d'architecture (ESA) d'Alger, en grève depuis février, sont en colère. Ils estiment que les dispositions de la conférence nationale des chefs d'établissement de l'Enseignement supérieur tenue le 27 mars dernier, n'ont pas été appliquées. Raison pour laquelle ils se sont retrouvés hier à El Mouradia pour tenter un sit-in devant le siège de la Présidence. Toutefois, ils ont été confinés loin des lieux par les forces de l'ordre. Pour Hanane Z., étudiante en architecture, les choses ont empiré après la conférence. «Avant cette rencontre nous étions classés à l'échelon 16, après, on est passés à l'échelon 13 sans aucune explication», dit-elle. Elle explique, qu'auparavant, les architectes étaient classés et reconnus en tant qu'ingénieurs d'Etat. «Les choses ont changé et nous sommes désormais de simples architectes», lance-t-elle révoltée. Pour sa camarade Fatima B., le statut des grandes écoles doit être revu. «Actuellement les diplômes des grandes écoles sont identiques à ceux délivrés par les universités alors que nous accomplissons cinq années de spécialité», observe-t-elle. Pour rappel, lors de la dernière conférence nationale des chefs d'établissement de l'Enseignement supérieur, il a été décidé de consacrer le principe de l'évolution séparée du système classique et de celui du LMD (licence, master, doctorat), de l'organisation de concours annuels de magister au profit des étudiants du système classique et de l'ouverture pour le plus grand nombre possible de masters au profit des diplômés du premier cycle du système LMD en tenant compte des conditions d'encadrement pédagogique et scientifique. Il a également été décidé que toute passerelle entre le système classique et le système LMD doit s'inscrire sur des indicateurs pédagogiques et scientifiques. Dans ce contexte, un groupe de travail d'experts nationaux et internationaux a été mis en place pour accompagner ces écoles dans l'évaluation de leurs programmes et leur adaptation aux exigences du système LMD. Mais selon les étudiants, aucune décision n'a été appliquée jusqu'à présent. «Les décisions de la conférence ne correspondent pas à nos attentes», précise Fatima B. Elle précise que l'ensemble des étudiants revendique l'équivalence entre le master et l'ingéniorat d'Etat et la participation de leurs délégués dans le débat ouvert par la tutelle. Pour rappel, la grève des étudiant de l'ESA a été entamée le 7 février dernier. «Nous avons été invités à reprendre les cours après la conférence nationale mais nous ne baisserons les bras qu'après satisfaction de nos revendications», soutient Fatima.