Vous avez sans doute entendu parler de la grève des résidents qui dure déjà depuis quelques semaines et vous vous demander qui sont ces résidents et que veulent-ils ? Voici quelques explications. Les médecins résidents sont des généralistes qui ont réussit le concours d'accès à une spécialité de quatre ou cinq ans après une année de longue préparation. Donc ce sont des futurs spécialistes ayant un bac plus 12 ou 13 pour les spécialités chirurgicales. Trop de longues années d'études et Dieu sait que c'est pas si facile. Dès l'intégration du poste de résident, ce dernier travaille d'arrache-pied durant les années de sa spécialité, participation aux soins, gardes, examens… Il fait la majorité du travail du service, cependant, il est considéré comme un stagiaire donc ne touche qu'un pré-salaire et ne cotise pas à sa retraite, il n'a pas le droit à la récupération d'une garde alors que certaines spécialités sont assez pénibles telles la chirurgie, la gynécologie ou la réanimation, n'a pas droit aux congés de maternité ni aux heures d'allaitement pour les femmes, pas droit à la prime de contagion alors que l'agent de sécurité ou la secrétaire les touchent… En plus de tout cela, il doit à son pays le service civil. On l'envoi dans une des régions les plus reculées du pays pur une durée allant de 1 à 4 ans et à savoir dans quelles conditions ? Sans être assuré que son conjoint soit à ses côtés quand cette dernière est aussi médecin, il n'a pas forcement de logement, des mois d'attente avant d'être payé, un manque terrible de moyens pour prendre en charge les malades. Des chirurgiens dans des wilayas sans blocs opératoires ; des radiologues avec juste des radios standards pas d'échographe ni de scanner ; des ophtalmologues qui passent leur temps à faire seulement des corrections ; des gynécologues sans réanimation ni centre de transfusions sanguines qui adressent les malades au Nord… Tant de choses qui font que ces spécialistes veulent que la situation change dans leur intérêt mais aussi et surtout dans l'intérêt du malade.