Les travailleurs de l'habitat et de l'urbanisme n'en démordent pas. Hier, une trentaine de leurs délégués venus de la majorité des wilayas ont observé leur troisième sit-in en un mois devant le siège de leur tutelle, le ministère de l'Habitat. Techniciens, ingénieurs, architectes, contrôleurs techniques et même des contractuels, en grève illimitée, sont venus pour protester contre une situation socioprofessionnelle qu'ils jugent très critique. «Notre débrayage connaît un taux de suivi de 100% à travers tout le territoire national», affirme Mohamed Riat, porte-parole de la Coordination nationale des travailleurs de l'habitat et de l'urbanisme (CNTHU). «Qu'ils assument leurs responsabilités maintenant que tous les projets de logement et d'urbanisme sont à l'arrêt. Peu importe les conséquences que provoquera cette grève. Nous ne pouvons plus continuer dans cette situation professionnelle», explique le coordinateur qui appelle le ministre à ouvrir un dialogue pour arriver à une solution qui arrange tout le monde. Dans leur plate-forme de revendications, les travailleurs du secteur de l'Habitat exigent la révision du statut particulier, la revalorisation du régime indemnitaire du corps commun et technique, la modification des procédures de promotion, la couverture judiciaire du fonctionnaire, la permanisation des contractuels, vacataires et pré-emplois, l'amélioration des conditions de travail, l'intégration des inspecteurs nommés dans le cadre du décret 91/225 du 22/07/1991, la réclamation des postes budgétaires sans oublier les avantages sociaux qui n'existent pas dans le secteur. «L'Habitat et l'Urbanisme gère des milliers de milliards, mais c'est le secteur qui rétribue mal ses employés pour les inciter à basculer dans le trafic et la corruption », explique cet ingénieur, chef de département à la direction du logement et des équipement publics (DLEP) de Chlef qui, malgré ses 31 ans d'expérience, touche un salaire net de 33 000 DA. «Mon salaire n'égale même pas 1 m3 de béton», précise l'ingénieur. A. Selmani, contrôleur technique à la DLEP de Ain Defla, depuis 27 années, a un salaire de 27 000DA. Ce dernier, comme ses collègues, s'interroge sur les raisons qui empêchent un secteur sensible comme l'Habitat d'avoir une grille de salaire. Dans ce volet, les travailleurs de l'habitat et de l'urbanisme, refuse l'offre de la tutelle qui a accordé dans le cadre du régime indemnitaire une augmentation de 40% pour les ingénieurs et 25% pour les techniciens. Cette offre a été jugée minime et discriminatoire.