La représentation donnée cette fin de semaine à la salle El Mouggar, de la pièce «Kif Houdoud» (Arrêt frontière) a eu des échos favorables auprès des fans du 4e art, bien nombreux à cette dernière production de la coopérative «Founoun» de Constantine. Texte écrit par Pierre Bourgade, d'après l'adaptation du dramaturge Omar Fetmouche et mise en scène par Kamel Kerbouz, cette représentation raconte l'histoire de deux individus, une journaliste et un responsable. Deux personnalités très opposées. Ces rôles sont campés par Fatiha Soltane et Abderrahmane Djamoui. En effet, autant le personnage féminin est sincère et candide dans ses relations avec autrui, autant le personnage masculin est versatile et changeant. D'une écriture complexe où les thèmes s'imbriquent et se superposent, la pièce est néanmoins dominée par le problème de la bureaucratie dans la vie de tous les jours. Même si le texte évoque un thème très délicat et sensible, il est bien proche du réel. A priori, tout semble opposer ces deux personnages. Ils se confrontent et se parlent, s'exagèrent et se chassent comme des animaux, mais derrière cette tare humaine, c'est l'humanité de ces deux personnages exilés qui ressort. La pièce suscite une émotion universelle, car elle pose avant tout la question bien plus large du comportement humain ; ses médiocrités et ses petites lâchetés, et surtout le rapport à l'autre et l'étrange dépendance qui en découle. Le but de la pièce est de toucher et faire réfléchir ses spectateurs, pour les inciter à agir dans leur vie quotidienne. Particulièrement la loyauté envers soi-même afin d'avancer, car qui stagne recule. La pièce de théâtre par l'identification des spectateurs aux personnages, permet à ceux-ci de mieux cerner leur vie. Pendant un peu plus d'une heure, le spectacle a tenu en haleine le public qui a exprimé son admiration pour le jeu des comédiens. Emue par un succès mérité, rendu par les acclamations nourries d'un public connaisseur, Fatiha Soltane, pourtant accoutumée au succès de ses pièces, intra et extra muros, soit en tant que comédienne ou en tant qu'actrice, s'est dite «charmée, une fois de plus, par la magie des planches surtout qu'elle n'a pas fait de théâtre depuis 2003, pour diverses raisons d'ordre professionnel. A travers la musique d'Aïssa Djermouni, je compte rendre un hommage à notre immense patrimoine». Cette représentation théâtrale est programmée au titre d'une tournée qui la mènera dans plusieurs wilayas du pays, 23 et 26 avril à Mascara, 24 et 25 avril à Sidi Bel Abbès. Rappelons que cette œuvre a participé, en mai dernier au festival du théâtre maghrébin de Monastir (Tunisie). Elle a été bien accueillie. Fatiha Soltane prendra part au feuilleton «Wach Raykoum», «Caméra Chorba». Ces programmes sont diffusés durant le mois de Ramadhan.