L'antre de Bachtarzi, archicomble avant-hier, a retenti sur les airs tristes du “moual” palestinien, sur le verbe virulent de Darwish et sur les pas joyeux de la troupe de danse palestinienne. Tout a été mis en œuvre pour faire de cette ouverture, un “hymne à la joie” pour la Palestine. La 4e édition, dédiée à El-Qods, du Festival national du théâtre professionnel d'Alger s'est ouverte hier, en présence de la ministre de la Culture, Khalida Toumi, et d'un grand nombre de personnalités algériennes et arabes du 4e art. Après une brève allocution du commissaire du festival, M'hamed Benguettaf, dans laquelle il a rappelé le message du théâtre et le soutien inébranlable et indéfectible de l'Algérie à la Palestine ; la ministre de la Culture, Mme Toumi a donné le coup d'envoi officiel à cette manifestation, tout en déclarant : “Le théâtre algérien rassemble les consciences pour la première cause dans toutes les consciences : la cause palestinienne. L'édition d'El-Qods est à la fois exceptionnelle et inédite puisqu'il y a un rapport indissociable entre le théâtre et ce qu'on possède de plus cher à savoir la "fleur des cités" : El-Qods, capitale éternelle de la Palestine.” Suite à cette ouverture solennelle, une projection-hommage dédiée à la Palestine et à ses symboles, a été proposée. Ponctuée par les commentaires de l'un des animateurs de la soirée. Ainsi, le public de Bachtarzi a eu droit à des extraits de poèmes de Mahmoud Darwish, notamment “Ala Hadihi El Ard, astahiqou el Hayat” (sur cette terre, je mérite de vivre) qui ont fait l'effet d'une rafale de mitraillette. Place ensuite aux extraits de l'allocution de Yasser Arafat à Alger et sa déclaration de la naissance de l'Etat palestinien en 1988, dans le cadre du 19e Conseil national palestinien. Et pour égayer le tout, de la musique, avec des images de la troupe Farhat El-Achiqine. Plusieurs photos défilent et l'émotion atteint son comble : de Ghassan Kanafani à Mahmoud Darwish, en passant par le caricaturiste Nadji Al Ali et Samih El-Qassem, sans oublier Fadwa Touqan et Mamdouh Oudouane. Après cette séquence riche en sensations fortes, retour à la réalité à travers les hommages. Ponctués par des danses joyeuses et authentiques, les hommages ont concerné plusieurs personnalités arabes et algériennes, notamment l'acteur syrien Djihad Saâd, le grand comédien égyptien Khalil Morsi, la comédienne – égyptienne également – Samira Abdelaziz, la Palestinienne Imène Aoun, le Libanais Raymond Djebara ou encore le Jordanien Hatem Essayed. Du côté des Algériens, citons entre autres Boualem Benani (alias Omar Gatlatou), le comédien Kamel Kerbouze, le comédien et dramaturge Djamel Hamouda, le dramaturge Omar Fetmouche, la comédienne Fatima Hlilou, la metteur en scène Hamida Aït El-Hadj, ou encore le comédien Abdelkader Belkayed. D'autre part, le jury de cette édition est présidé par Taha El-Amiri. Celui-ci sera aidé par 8 autres personnalités du 4e art : les comédiens algériens Mohamed Adar et Omar Maiouf, le responsable du site Masraheoun : l'Irakien Kassem Matroud, le Jordanien Hatem Essayed, la Jordanienne Fatéma Rebii, le Syrien Boulboul Farhan, le Libanais Jan Daoud et le Marocain Mohamed Badri. Une sélection équilibrée donc et qui aura la lourde responsabilité de départager 10 pièces, dont 8 spectacles de théâtres régionaux, et 2 autres de compagnies indépendantes ayant reçu les premiers prix dans des festivals régionaux. De plus, les représentations sont programmées pour 20h, au Théâtre national algérien. Toutefois, des troupes de différentes wilayas du pays, et de l'étranger, se produiront en off (hors-compétition), notamment au Mouggar, au palais de la culture Moufdi-Zakaria et à la petite salle Hadj-Omar du TNA. De même que des spectacles sont prévus à la maison de la Culture de Aïn Defla et aux théâtres régionaux d'Annaba et d'Oran. Par ailleurs, le Théâtre régional d'Oran a été le premier à entamer la compétition, avec la représentation, hier, de la pièce Essadma, l'adaptation du roman l'Attentat de Yasmina Khadra. * Ce soir à 20h au Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi, représentation en in de la pièce Mezghena 95, du Théâtre régional d'Annaba.