La prévalence des maladies allergiques et l'asthme "sont en nette augmentation" à travers le territoire national, tant au nord qu'au sud du pays selon les spécialistes. L'Algérie compte 3 millions de malades allergiques et un million d'asthmatiques. Les allergènes les plus incriminés restent le tabagisme considéré comme facteur important, la pollution par les poussières de maison, les poils de chat et de chien, les acariens, les moisissures ainsi que les matériaux de construction modernes utilisés dans les habitations et qui contiennent des produits toxiques. Alors que pour la population vivant dans le Sud, celle-ci souffre d'allergie au pollen du palmier dattier, d'où l'importance de l'élaboration d'un calendrier pollinique du Sud et le lancement d'une enquête épidémiologique sur l'allergie au pollen du palmier dattier. Le taux de malades souffrant de rhinite allergique représente 10% de la population contre 3 à 4% pour l'asthme bronchique, sachant que ces chiffres ont été validés par des enquêtes internationales auxquelles l'Algérie a participé, à savoir les enquêtes Isaak et européenne. Du fait du doublement des maladies allergiques en 20 ans de par le monde, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a initié le programme GARD (Global alliance against chronic repiratory diseases), auquel l'Algérie participe activement, pour lutter contre les maladies respiratoires chroniques et les allergies. Soit 5 à 6% d'adultes et 8 à 10% d'enfants atteints par cette maladie qui vient en tête des maladies chroniques infantiles et représente également la première cause de consultation en urgence médicale. Les récentes enquêtes épidémiologiques ont mis en exergue une augmentation importante de la prévalence de l'asthme dans le monde et, particulièrement, au Maghreb ces vingt dernières années, au point d'atteindre des proportions d'épidémie associée à un taux de morbidité non négligeable. Cinq mille crises aiguës se soldant par une hospitalisation ou un décès sont enregistrées chaque année en Algérie. Dans le contexte maghrébin, l'absence d'unités d'hospitalisation de courte durée, dans la plupart des structures sanitaires, fait que les malades graves nécessitant une intubation par ventilation artificielle sont admis directement en réanimation. Plusieurs raisons sont à l'origine de l'apparition de cette affection dont la pollution, le tabagisme et une modification de l'hygiène de vie. Il s'agit de pathologies posant des problèmes aussi bien aux médecins généralistes qu'aux médecins spécialistes dans les domaines du diagnostic, du traitement et de la prévention. Dans le pays, beaucoup reste à faire dans le dépistage et la prise en charge de cette maladie. À cela s'ajoute le refus parfois des parents d'accepter le diagnostic, perdant ainsi beaucoup de temps avant de se décider à entamer le traitement thérapeutique.