Les Frères musulmans en Egypte, par le biais de leur numéro deux, Mahmoud Ezzat, ont déclaré qu' «après le 11-Septembre (...) le terrorisme a été confondu avec l'Islam», a-t-il protesté. Les organisations islamistes affichaient deux positions divergentes, hier, après l'annonce de la mort du chef d'al Qaïda, Oussama Ben Laden. Alors que les «modérés» souhaitaient vivement que cette mort permettrait enfin à l'Occident de distinguer entre l'Islam et le terrorisme, pour les «extrémistes», elle est tout simplement une «catastrophe» dans leur lutte contre «el-kouffar» (les mécréants). Les partisans directs de Ben Laden étaient les premiers à réagir. Les Talibans pakistanais alliés depuis 2007 à al Qaïda, ont juré de venger Oussama Ben Laden s'il se confirmait qu'il a été tué dans le raid américain. L'Aqpa (al Qaïda dans la péninsule arabique) a estimé que la mort du chef d'al Qaïda constitue une «catastrophe» pour le réseau, annonçant une réunion imminente dans le sud du Yémen sur «l'avenir du jihad dans la période à venir». Le prédicateur syrien Omar Bakri a, de son côté, déclaré que «la nouvelle de la mort du cheïkh Oussama nous a attristés et réjouis en même temps. Sur les forums jihadistes relayés sur le Net, les réactions allaient de l'incrédulité à la colère, en passant par les menaces contre l'Amérique. Le Hamas palestinien a également réagi à l'annonce de la mort du numéro un d'al Qaïda. Son représentant à Ghaza, Ismaïl Haniyeh, a condamné le raid américain qui a tué Ben Laden. Les Frères musulmans en Egypte se sont exprimés par le biais de leur numéro deux, Mahmoud Ezzat. Pour eux, la mort du saoudien permettra peut-être de tracer une ligne distincte entre l'Islam et le terrorisme. «Après les attentats du 11-Septembre, il y a eu beaucoup de confusion. Le terrorisme a été confondu avec l'Islam», a-t-il protesté. M. Ezzat a indiqué que les Etats-Unis avaient pendant des années utilisé Ben Laden et son réseau «comme un prétexte pour faire la guerre aux pays musulmans». Le Conseil pour les relations américano-islamiques (CAIR), une des grandes organisations musulmanes des Etats-Unis, s'est, quant à lui, réjoui de «l'élimination» de Ben Laden.