Comme prévu dans le programme des activités culturelles du mois du patrimoine au Palais de la culture, Abdelaziz Zerari a dernièrement tenu une conférence sur l'art traditionnel de la fetla. Après avoir fait un historique de cet art ancestral, il a présenté à son auditoire, en grand spécialiste et en expert les techniques pratiquées. Il a insisté sur le fait que la fetla de la région d'Annaba s'opère et se pratique avec l'utilisation en même temps de deux fils d'or, permettant l'enchevêtrement. Il a mis en exergue le talent exceptionnel que doit posséder l'artiste pour ce travail fin, complexe et tellement riche. Il a précisé que la fetla qu'il représente vient exclusivement de la région d'Annaba. Il ne nie pas la pratique et l'exercice de la Fetla dans d'autres régions de l'Algérie comme Constantine ou encore Tlemcen mais il s'accorde à exposer l'importance et la valeur de cet art traditionnel précisément dans la région de Annaba. Ce qu'Abdelaziz Zerari veut confirmer avec insistance, c'est l'algérianisation de l'art de la fetla qui est typiquement de chez nous. «La fetla est algérienne. Elle appartient à notre propre patrimoine et ses sources et ses origines reviennent à notre terre et à notre sol», s'exclame-t-il. Sa grande ambition est de pouvoir développer cet art ancestral typiquement algérien. Il lance un appel aux pouvoirs publics pour la sauvegarde et la préservation de la fetla. Il met en comparaison les efforts déployés par d'autres pays notamment la France. «Le point d'Alençon qui est un art traditionnel typiquement français est pris en charge d'une manière très forte pour sa sauvegarde par l'Etat Français». Abdelaziz Zerari s'interroge «pourquoi ne fait-on pas la même chose pour la fetla, orgueil et fierté de l'Algérie». Abdelaziz Zerari, lui s'implique personnellement pour le développement, la promotion, la défense de l'art de la fetla. Il compte d'ailleurs écrire un livre unique dans son genre sur la Fetla, accompagné d'un CD. Il veut, d'autre part lancer un projet ambitieux de formation dans la Fetla. Il déclare à ce sujet «Je suis prêt à donner des cours gratuits pour la formation d'une centaine de jeune artistes et cela pour une période de 18 mois».