30.000 nouveaux cas de cancer en Algérie dont près d'un millier concernant la prostate sont décelés chaque année en Algérie. Le cancer de la prostate constitue ainsi la deuxième cause de mortalité chez l'homme après le cancer du poumon. Il survient chez l'homme de plus de 45 ans généralement. Sa fréquence augmente avec l'âge. Il est quasi-constant chez les sujets de 100 ans. Certains facteurs génétiques ont été mis en évidence dans les populations à risque. Des facteurs environnementaux, en particulier alimentaires, sont probablement en cause mais restent à l'étude. Il s'agit d'un cancer asymptomatique (sans signes cliniques) dans la majorité des cas. Il n'est donc que rarement responsable de troubles urinaires sauf à un stade avancé. Malheureusement en Algérie, 80 à 85 % des cas de cancer de la prostate sont diagnostiqués à un stade tardif. Pourtant le dépistage du cancer de la prostate permet de détecter des cancers qui évoluent lentement et ainsi, assurer une prise en charge précoce du patient conduisant à sa guérison. Ce dernier est recommandé aux hommes après 50 ans. Il a pour objectif de détecter une tumeur à un stade précoce et asymptomatique. Dans la cas du cancer de la prostate, il repose sur le toucher rectal et le dosage du PSA (ou antigène spécifique prostatique), suite à un prélèvement sanguin. La plupart des cancers se développent dans la partie périphérique de la prostate et sont donc parfaitement accessibles au toucher rectal qui est un examen clinique simple et totalement indolore ; c'est un geste absolument nécessaire. La plupart des cancers (80 %) se développant en effet dans la zone périphérique inférieure, le médecin peut sentir une induration, localisée ou étendue, pouvant dépasser les contours de la prostate. Près de 10 % de ces cancers sont révélés par ce seul geste. Des cancers peuvent passer inaperçus alors que le dosage du PSA révèlent leur présence. Le PSA est une protéine uniquement produite par la prostate et présente dans le sang en petite quantité, ce qui permet son dosage. Le taux de PSA est exprimé en nanogrammes par millilitre (ng/ml) : en dessous de 4 ng/ml, on recommande aux patients de pratiquer le dépistage à intervalles réguliers. Au-dessus, les patients doivent effectuer des examens complémentaires pour confirmer ou infirmer la présence d'un cancer. Toutefois, un cancer ne peut être affirmé avec certitude qu'après la réalisation de biopsies prostatiques. L'évolution de ce mal dépend essentiellement du stade de la maladie au moment du diagnostic. Lorsque le cancer est limité à la prostate, la probabilité de guérison après traitement est très élevé. Lorsque le cancer a franchi les limites de la prostate, le pronostic est moins bon. Le risque est l'extension locale vers la vessie, les uretères (canaux qui acheminent l'urine des reins vers la vessie), le rectum et les ganglions du pelvis. Il existe surtout un risque de métastases dans les os et d'envahissement de la moelle osseuse. C'est dire l'importance du dépistage par PSA, ainsi un dépistage précoce réduirait fortement le taux de mortalité par ce cancer.