S'il est reconnu que l'appétit vient en mangeant, il est aussi recommandé de savoir se tenir à table et, surtout, ne pas confondre les couverts jusqu'à frôler le bourrage avant d'avoir apprécié toute la carte. Au Mouloudia d'Alger où tout arrive, qu'il soit positif ou négatif, par le style paradoxe, on crie vite au bonheur et on se résigne au même rythme pour le dramatique. Dès que le club perd quelques points, tous les couteaux s'aiguisent pour l'égorger. Quand le MCA aligne quelques victoires, tous - les mêmes qui auront rangé leurs canifs - annoncent des titres. Avant l'entame à la Ligue des champions d'Afrique, le MCA qu'on a condamné à demeurer S.D.F, trébuche à répétition en championnat offrant l'image frelatée d'un champion sortant. En coupe d'Algérie, la route a été barrée dans les coulisses pour le Doyen qui ne sait pas perdre en finale. Le MCA a été brisé en quart de finale contre le MCO. En ligue des champions, le MCA joue sur les dents de scie avant de se montrer très orgueilleux et, particulièrement chanceux dans la cuvette de Bologhine que surplombe le mausolée de Sidi Abderrahmane. Suffisant pour gagner la coupe des champions d'Afrique comme le prétendent déjà certains dirigeants, quelques joueurs et, bien sûr, le coach Zekri qui croit que son Mouloudia est le FC Barcelone. Il faut se calmer messieurs; les fans sont exigeants et les allécher s'apparente à donner aux yeux un volume plus gros que le ventre. Pourquoi compter sur des coups francs des 35 mètres pour marquer alors qu'on ne sait pas encore tirer les penalties. Le MCA, champion sortant, est encore dans une case de relégable, mais rêve du titre, de champion d'Afrique. Le foot n'est pas une fiction. Bologhine n'est pas Hollywood.