Le sommet de la concertation est dédié à deux grands dossiers : la relation tendue avec l'Iran et la gestion des crises régionales. Les monarchies du Golfe (Arabie Saoudite, Emirats arabes unis, Koweït, Qatar, Oman et Bahreïn) montent la garde pour se mettre au diapason des enjeux nés des bouleversements survenus dans le monde arabe et faire face à la situation conflictuelle avec le puissant voisin iranien accusé de velléités d'ingérence. A Ryad, le sommet de la concertation est ainsi dédié à deux grands dossiers : la relation tendue avec l'Iran et la gestion des crises régionales. Dans le volet arabo-iranien, les accusations réciproques d'ingérence renvoient au schisme ravageur entretenu entre les chiites et les sunnites. La tension a pris une dimension particulière depuis l'intervention des troupes de la force commune du Golfe au Bahreïn et la polémique suscitée par la dénonciation par le chef d'état-major des armées en Iran, le général Hassan Firouzabadi, du «front des dictatures arabes». A son paroxysme, cette crise aigue que la visite «inopinée» du chef de la diplomatie à Manama, Ali Akbar Salehi, n'est pas arrivée à atténuer, souligne les paradoxes d'une ingérence propre à chaque camp. Plus est, le mode opératoire «à la carte» de certains pays du Golfe renseigne sur les incohérences d'une démarche qui prône à la fois le refus des interventions étrangères dans les affaires intérieures du Golfe (cas de l'Iran), le soutien politique, militaire et financier accordé aux pays membres du Conseil du Golfe en butte aux révoltes et la participation à la coalition internationale en Libye. Le Bouclier de la Péninsule, érigée pour mater la rébellion pacifique bahreïnie, la main tendue au Bahreïn et à Oman, sanctionnée par la mise en place d'un fonds de développement de 20 milliards de dollars, est confortée par la médiation avortée du CCG pour l'arrêt de «l'effusion de sang» au Yémen.Une médiation refusée au partenaire syrien présenté en allié régional de l'Iran. «Les pays du CCG n'ont pas de médiation, mais ont probablement offert leurs conseils au président Assad, en soulignant notamment que la solution sécuritaire n'est pas la seule option et que des réformes sont nécessaires», a estimé l'analyste saoudien Abdel Aziz al-Sager, directeur du Gulf Research Center basé à Dubaï.