Photo : Makine F. Les APC seront encore paralysées aujourd'hui par la grève des travailleurs communaux, entamée depuis le 09 du mois en cours. Les membres du Conseil national du secteur des communes (CNSC), qui se sont réunis, vendredi dernier, en session extraordinaire à la maison des syndicats, ont décidé de maintenir le principe de poursuivre leur grève ouverte. Face au «mutisme» des pouvoirs publics qui n'ont pas répondu à la plate-forme des revendications du CNSC, un syndicat affilié au SNAPAP, les membres du conseil ont décidé aussi d'organiser chaque jeudi un sit-in devant les sièges de wilaya pour protester surtout contre le «salaire de misère». Estimant être sujet à des pressions de l'administration, les membres du CNSC songent à adresser des rapports aux organisations nationales et internationales de défense des libertés de l'activité syndicale. Pour M. Ali Yahia, président du CNSC, l'intimidation de l'administration exercée à l' encontre des membres des syndicats doit cesser. Il donne l'exemple des deux employés qui ont été suspendus par le P/APC de Sidi M'Hamed, pour avoir voulu entreprendre une action de protestation et un autre travailleur à l'APC de Chlef, qui a été, lui aussi, licencié depuis 2005. Devant cette situation, le CNSC envisage de diligenter une enquête nationale sur les travailleurs des communes sanctionnés pour établir un rapport qui sera présenté au ministre du Travail, à la commission compétente de l'APN. Pour enfin saisir la justice. Les travailleurs des communes exigent la revalorisation des salaires (SMIG à 30 000 DA), la révision du statut particulier, la revalorisation du régime indemnitaire, l'intégration des travailleurs abusivement licenciés, l'intégration des contractuels, revoir le régime de retraite sans condition d'âge après trente-deux ans de service et l'abrogation de l'article 87 bis de la loi 90-11 qui, selon Ali Yahia, empêche l'augmentation des salaires des travailleurs. Ce responsable syndical s'interroge sur le fait que les fonctionnaires des communes demeurent les moins payés du secteur de la fonction publique alors que le pouvoir d'achat est laminé. Il estime que près de 50% de leur effectif travaillent sous contrat AIG et ne perçoivent que des indemnités de 3000 DA par mois. Pour lui, cette manière de faire, influe négativement sur la rentabilité des services des communes et participe davantage de la désorganisation et la dégradation du service public. L'agent administratif, permanant ou contractuel n'étant pas «motivé pour offrir un service à la hauteur des aspirations des citoyens». Notons enfin, que c'est le cinquième mouvement de grève observé par les travailleurs communaux dont, trois depuis le début l'année en cours. Une caractéristique commune à ces mouvements : le dialogue n'est pas établi avec la tutelle.