Photo : Mahdi I. L'Algérie présentera avant la fin de l'année à l'UNESCO deux dossiers qui relèvent du domaine du patrimoine culturel immatériel, a annoncé, hier, la ministre de la Culture Mme Khalida Toumi. «Nous procédons à la classification de plusieurs sites archéologiques pour les présenter à l'UNESCO. Dans le domaine du patrimoine culturel immatériel, deux dossiers y seront déposés avant la fin de l'année», a-t-elle dit. Le premier dossier portera sur l'inscription de l'Ahaggar sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO, alors que le second aura trait à l'envoie d'une mission d'experts pour s'informer des fouilles effectuées par un particulier à quelques mètres du parc du Tassili. «Tout le monde sait que l'Algérien Ahmed Bedjaoui a été l'architecte de la Convention de la protection du patrimoine culturel immatériel de 2003», a-t-elle ajouté. Au sujet du plan permanent de sauvegarde de la Casbah, récemment adopté par l'Assemblée populaire de la wilaya d'Alger, la ministre de la Culture a indiqué que ce site abrite 50 000 individus et que de ce fait, juridiquement, le plan doit passer par le Conseil des ministres. C'est pour cette raison qu'elle a exhorté les hauts responsables du pays à le classer dans cet agenda. «Si nous réussissons dans ce projet, nous passerons aux autres Casbah d'Algérie», a-t-elle promis. Dans le sud du pays, Mme Toumi a fait état d'un problème au niveau du parc national de Tassili. Elle a fait savoir qu'en dépit du refus de son département, un entrepreneur a été autorisé à mener des travaux de carrière à 3 mètres de ce vaste parc reconnu au niveau mondial. «En tant que responsable du secteur, je dois dénoncer ces travaux et parce que l'Algérie a ratifié toutes les Conventions de l'UNESCO, je demande à cette instance d'envoyer une délégation pour enquêter sur cette affaire», a-t-elle interpellé au Conseil de la nation lors d'une conférence sur l'évolution des politiques du patrimoine culturel dans le monde «cas de l'Algérie», présentée par le professeur Mounir Bouchnaki, Directeur général du Centre international d'études pour la conservation et la restauration des biens culturels (ICCROM, une ONG qui travaille en partenariat avec l'UNESCO). Cet expert international a affirmé que c'est grâce au corpus normatif édifié au cours des cinquante dernières années que les notions telles que patrimoine, universalité ou réduction des risques au patrimoine ont pu être explicitées et mises à profit dans la rédaction de nombreuses législations nationales. Dans le cas de l'Algérie et l'UNESCO, il a rappelé que les relations dans le domaine de la protection et de la valorisation du patrimoine culturel ont permis la reconnaissance de 7 sites à présent inscrits sur la liste du patrimoine mondial, en l'occurrence, Timgad, Djemila, Kalaâ Beni Hammad, Tipaza, Vallée du M'zab, parc national du Tassili et la Casbah d'Alger.