Les efforts de lutte dans le domaine de la santé oculaire sont appelés à «se poursuivre» et à «se renforcer» dans le cadre du plan national de lutte contre la cécité évitable, a souligné hier à Alger, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Djamel Ould Abbes. Ainsi, le ministère a décidé de faire de la promotion de la santé oculaire une «partie intégrante» des services de santé de base et ce, par le «développement de l'éducation sanitaire et le dépistage précoce de ces pathologies», a indiqué M. Ould Abbes dans une allocution lors du 1er symposium de l'Association algérienne de lutte contre la cécité (AALC). Le ministre a souligné, à l'occasion, le rôle «incontournable» de la société civile dans la promotion de la santé oculaire, exprimant l'intérêt et l'appui de son département au mouvement associatif pour atteindre cet objectif. Sur le thème de la rencontre, à savoir «la réhabilitation de la basse vision», il a précisé que celle-ci figurait parmi les «priorités» du secteur, et «nécessite un véritable appui, notamment en matière de prévention, de formation des orthoptistes et d'organisation des prestations». M. Ould Abbes a rappelé, en outre, que l'Algérie qui a souscrit à l'Initiative mondiale Vision 2020, «droit à la vue», par la signature de la Déclaration mondiale de soutien en 2009, s'est engagée à lutter contre la cécité évitable en vue de son élimination d'ici à l'horizon 2020. Le ministre a signalé une augmentation de fréquence de certaines affections «cécitantes» comme la cataracte, le glaucome, la rétinopathie diabétique et les maculopathies. «Cette situation nous interpelle sur la nécessité de renforcer les actions de prévention des facteurs de risques des maladies non transmissibles tels que le diabète, l'hypertension et le tabagisme», a souligné encore le ministre. L'Algérie s'est attachée à relever le niveau de la santé oculaire en s'appuyant sur «l'enquête nationale sur les maladies oculaires pouvant entraîner une cécité», réalisée en 2010, et qui a permis de disposer d'indicateurs «fiables» pour l'élaboration du programme national de lutte contre la cécité évitable, a-t-il indiqué. Il s'agit également du renforcement en infrastructures d'ophtalmologie de trois établissements hospitaliers spécialisés (Oran, Tiaret et Biskra), et des services d'ophtalmologie dans 13 CHU, un établissement hospitalier universitaire et trois établissements hospitaliers, et 43 établissements publics hospitaliers, a ajouté M. Ould Abbes.Outre le renforcement en équipement, il a parlé du renforcement de la ressource humaine, tout en signalant que l'Algérie disposait actuellement d'un millier d'ophtalmologues exerçant, à travers le territoire national et qu'en 2010, près d'une quarantaine de spécialistes ont été affectés, dans le cadre du service civil, dans les Hauts-Plateaux et le sud.