Relance de la coopération entre l'Afrique et l'Amérique, création d'une banque du Sud, participation des pays des deux continents à la définition d'une nouvelle architecture financière et commerciale, tels sont les grands axes du débat du second sommet Afrique-Amérique du Sud auquel participe le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika. Le président de la République a expliqué que le monde, qui se débat dans un contexte de crise, pose avec acuité le problème de «la régulation de l'économie mondiale» et une participation des deux continents à «la redéfinition même de l'architecture économique et commerciale internationale». Il va sans dire que les dysfonctionnements de l'économie mondiale peuvent annihiler les efforts de tous les pays du Sud tendant à réaliser «les objectifs de développement». Les questions de développement durable, de sécurité alimentaire ont également fait l'objet d'analyse du chef de l'Etat qui a appelé ses pairs à «une action collective et concertée» de riposte, d'autant plus que les pays du Sud doivent défendre leurs intérêts lors de la quinzième conférence des Etats parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, prévue à Copenhague en décembre prochain. Ces pays ont, par ailleurs, de «multiples défis dans les domaines de l'énergie et des mines, de la santé, des infrastructures, des ressources en eau, des transports, du commerce, de l'agriculture et de l'industrie agroalimentaire, ainsi que la lutte contre la pauvreté», c'est pourquoi, ils doivent mettre à profit leurs opportunités de coopération dans les domaines de l'énergie, des hydrocarbures… Autre question soulevée, la mise en place de mécanismes pour réaliser ces objectifs et permettant une mobilisation optimale du formidable potentiel que recèlent les deux régions et donner ainsi «un contenu plus concret et plus fructueux aux objectifs de la coopération Sud-Sud». En renforçant leurs capacités propres et en développant un partenariat solide entre elles, l'Afrique et l'Amérique du Sud contribueront ainsi, de manière concrète, à l'instauration des nouveaux équilibres internationaux, nécessaires à la stabilité et à la prospérité partagée dans le monde. Ce second sommet n'a pas manqué de propositions pour faire de l'Afrique et de l'Amérique du Sud deux continents qui comptent. Les chefs d'Etat ont été unanimes relevant qu'il «n'y a pas de défi que l'Afrique et l'Amérique du Sud ne peuvent affronter ensemble». Les dirigeants actuels veulent sans doute mieux faire que lors du premier sommet d'Abuja où la coopération Sud-Sud est restée balbutiante. «Le bilan est vraiment très faible», a déploré le président vénézuelien qui veut que l'on passe à plus de concret. Ainsi, le projet de déclaration finale évoque, instruits par les effets de la crise financière internationale, la création d'un nouveau système financier et la relance, du coup, avec l'adhésion des pays africains, du «vieux» projet de Banque du Sud, qui remonte à fin 2007 et qui sera dotée d'un capital de 20 milliards DA. Ce projet a été initié sans succès, alors, par sept pays sud-américains en l'occurrence Venezuela, Brésil, Bolivie, Equateur, Argentine, Uruguay et Paraguay.