La révolution du Jasmin a eu des répercussions sur le secteur culturel tunisien. Depuis le 14 janvier dernier, presque tous les secteurs de la vie économique ont retrouvé, petit à petit, leur dynamique sauf celui de la culture qui semble avoir du mal à se relever. Tel est le constat du Dr Mohamed Abed El Adim, professeur de langue arabe à l'université de Tunis à l'occasion d'une rencontre, tenue lundi, à la salle de conférence Larbi Ben Sari du palais de la Culture de Tlemcen. Selon le conférencier, plusieurs annulations de spectacles et des reports de manifestations culturelles ont été enregistrées depuis cette période à cause des derniers événements. Dans son intervention, M. Abed El Adim a affirmé que le peuple tunisien traverse actuellement une étape décisive de son histoire. «Après avoir fait face à la répression, le peuple et particulièrement les hommes de cultures, doivent conjuguer leurs efforts pour donner un nouvel élan au secteur de la culture tunisien», a-t-il appuyé. Le professeur a appelé de ce fait, l'ensemble des étudiants tunisiens à améliorer leur niveau intellectuel pour développer un tant soit peut la culture de leur pays. Dans ce contexte, il n'a pas manqué de faire part de son insatisfaction vis-à-vis de l'enseignement universitaire actuel. «Une réforme doit s'imposer pour relever le secteur de l'enseignement et celui de l'éducation souffrant encore des retombées de la révolution», dira t-il. Dans un message adressé à «l'élite», le conférencier a expliqué que les étudiants tunisiens ayant fortement participé au renversement du pouvoir déchu, doivent distinguer entre ce qu'est une révolution, un soulèvement et une révolte. La révolution, a expliqué le docteur Abd El Adim, nécessite une organisation de qualité pour ancrer un nouveau régime permettant de poursuivre les mutations et les transformations exigées par le peuple. «Ce qui s'est passé en Tunisie est une révolte dont les conséquences sont dures à assumer actuellement», dira t-il. «C'est ce qui a engendré des perturbations particulièrement sur le plan culturel dans la mesure où l'ancien régime Ben Ali n'a pas permis un épanouissement culturel de qualité», ajoutera t-il. Ses propos ont même laissé entendre, que c'est désormais aux Tunisiens de développer et de promouvoir leur patrimoine culturel. «La Tunisie a, certes produit, mais les résultats restent minimes comparativement à ce qui a été réalisé dans les pays frères», a-t-il regretté. Tout en saluant le rôle important des intellectuels, artistes, journalistes ayant œuvré pour la réussite de la «révolution du Jasmin», M. Abd El Adim a insisté sur le fait que la culture doit connaître une véritable mutation pour donner un nouveau souffle à la production artistique. D'autant que, Selon lui, le secteur culturel tunisien a beaucoup souffert de la censure et de l'oppression exercée par les autorités.