Photos : Mahdi Iguercha. Zohra Lajnef a offert à l'occasion de la clôture de la semaine culturelle tunisienne tenue dans le cadre de la manifestation internationale Tlemcen, Capitale de la Culture Islamique 2011, un bouquet de chansons contant la vie des femmes montagnardes dont l'unique moyen d'expression était la chanson racontant leur quotidien pénible, leur tristesse, l'amour, l'époux et la terre. Pour raconter le sud tunisien, Zohra Lajnef, l'étoile de Gafsa a transporté mercredi dernier au soir le public tlemcénien sur un rythme populaire typiquement bédouin. Accompagné par son orchestre composé de six musiciens, respectivement Ahmed Belahcène guitariste, Issam Ahmed pianiste, Omar Adala batteur, Rochdi Belbah au tambour, Seif Eddine Maâyouf à la flûte (Ney) et saxophone, et M. Debri violoniste, l'artiste à la chevelure d'ébène a fait son entrée par un «Istikhbar», introduction de la chanson «Allali ya lil» puisée du terroir et dont les notes ont été transmises en hauteur par une voix à la fois grave et émouvante. En hommage à sa mère, la chanteuse en robe noire et bleue agrémentée d'une parure argentée, a, l'espace de 90 minutes, charmé les invités par un enchaînement des airs de «Min yedrab rym» (Qui ose rivaliser avec la gazelle), «Ya gh'zali» et «Ya ma lali». Des chansons très anciennes que la chanteuse a dépoussiérées en introduisant l'air instrumental jazz. Un nouveau souffle dont l'écho a été très apprécié par la descendance Zianide. Dans un message adressé aux jeunes, Zohra Lajnef les a invité à prendre conscience de ce qui se passe dans le monde, à garder espoir et à ne pas oublier leurs racines. Avant de quitter la scène, Zohra Lajnef a, avec un accent tunisien, fait vibrer la salle du palais de la Culture de Tlemcen en interprétant la chanson algéroise du regretté Dahmane El Harrachi «Khabi Serrak ya El Ghafel» (Ne dévoile pas tes secrets). Un geste fort bien apprécié par les Algériens qui lui ont exprimé leur joie par des applaudissements et des youyous stridents.