Photos : Mahdi Iguercha. Le théâtre du palais de la Culture El Imama de Tlemcen a accueilli, dans la soirée du lundi, la troupe de «Rissala Ila Oummi». Il était à peine 19 h 30 lorsque les cinq comédiens ont fait leur entrée sur scène sous les applaudissements du public fot nombreux. Ecrite et mise en scène par Salah Ben Youcef Faleh, la pièce relate l'histoire d'un journaliste qui a crée un club de rencontre où se côtoient artistes et hommes de culture. Son cercle a vu l'arrivée de cinq jeunes gens dont deux femmes et trois hommes ne dépassant pas la trentaine. Ce club deviendra par la suite leur lieu de prédilection pour débattre de leur devenir dans la société, de leur quotidien également. Nourhane Bouziane, Ayda Ben samra, Mohamed Chaâbane, Noufel El Bahri et Mahel, qui campent respectivement le rôle de Yasmine, Haifa, Youcef, Thamer et Amar ont, en l'espace d'une heure et demi, exposé à travers une lettre destinée à leur mère (mère patrie) le paysage social, culturel et politique tunisien. Sur une scène pratiquement vide dont l'arrière plan a été agrémenté d'un tissu terni et usé par le temps comme pour traduire la malvie de la jeunesse, le mouvement des allées et venues et la gestuelle ont fait ressortir la personnalité de chacun des personnages. Yasmine est l'épouse dévouée de Youcef. Calme et profonde aimant la vie, elle se bat contre les préjugés et le mépris de son mari plutôt désinvolte. Thamer est, quand à lui, très timide, révolutionnaire et démocrate dépendant d'Amar, le plus âgé d'entre eux et dont l'esprit rebelle explique son comportement autoritaire. Ainsi, un cocktail où l'amour, l'amitié, la déchirure de la cellule familiale ainsi que la mort, ont été les principaux sujets dominants. Très attentifs, les spectateurs ont fort apprécié cette mise en scène. La «lettre» a été écrite au mois de novembre 2010, bien avant les évènements qui ont secoué la Tunisie. Ce n'est qu'après six mois de travail et de répétition que la pièce a vu le jour. «Lettre à ma mère» est en fait une tragi-comédie qui retrace une réalité vécue et exprimée par des acteurs n'ayant pas froid aux yeux pour dire leur «ras le bols».