Comment prendre en charge la douleur ? C'est à cette question que les participants au forum sur ce mal ont essayé de répondre. «De par sa fréquence, son retentissement sur la qualité de vie et ses conséquences économiques à travers l'exagération dans la consommation des médicaments, la douleur est sous-estimée en matière de prise en charge», a souligné hier à Alger le Dr Smaïl Daoudi, du service neurologie du CHU de Tizi Ouzou. Et pourtant à cause d'elle on enregistre absentéisme, diminution du rendement, anxiété, insomnie et dépression. Car la douleur est multiple : inflammatoire, neuropathique et bien sûr psycho-fonctionnelle. «Sans oublier le caractère mixte, car la douleur peut être associée à d'autres facteurs», insiste le spécialiste. De ce fait, sa prise en charge doit être entreprise en premier lieu par le médecin généraliste qui doit faire son diagnostic et suivre le malade. Car le motif le plus fréquent des consultations est lorsque la douleur se chronicise et devient une maladie à part entière avec tous les co-morbidités qu'elle peut engendrer. Reste que les structures de prise en charge de la douleur manquent cruellement. «Pour le moment, il n'y a que deux centres à Alger et Batna», précise le Dr Daoudi. A cela s'ajoute le manque de collaboration multidisciplinaire entre l'anesthésiste réanimateur, le rhumatologue, le rééducateur fonctionnel, le neurologue, le psychiatre et le chirurgien. «Les spécialistes de la douleur n'existent que dans les CHU où il y a des services d'oncologie et de neurologie», indique le Dr. Daoudi. Quant au Pr Djamel Bouzid, chef de service à l'établissement hospitalier de lutte contre le cancer au centre Pierre et Marie Curie (CPMC) d'Alger, il a mis l'accent sur la prise en charge impérative de la douleur chez les cancéreux tout en soulignant la nécessité de la mise au point d'un programme de prise en charge de la douleur à l'instar d'autres programmes nationaux de lutte contre les maladies.