Photo : Mahdi I. Les médecins résidents, rassemblés, hier au CHU Mustapha-Pacha, ont réussi à sortir dans la rue pour manifester leur colère. Face au cordon sécuritaire qui les a empêchés d'entamer une marche, ils ont décidé de se départir de leurs blouses blanches pour rejoindre individuellement le siège de l'APN, où une délégation a été reçue par le président de la chambre basse, Abdelaziz Ziari. «Lors de cet entretien, nous avons exigé des excuses du Premier ministre, Ahmed Ouyahia pour les propos méprisants et graves prononcés à l'encontre des médecins», a indiqué le porte-parole du collectif autonome des médecins résidents algériens (CAMRA), Mohamed Tewfik Yelès, à sa sortie de l'APN. Le Dr Yelès a souligné que les médecins résidents, en grève depuis le 26 mars dernier, ont été les premiers à demander une «révision de la couverture sanitaire et proposer un véritable projet de santé au profit du citoyen». Le Premier ministre avait précisé que leur refus du service civil n'était pas «un refus destiné au gouvernement, mais au peuple».Le sit-in national observé dans l'enceinte du CHU Mustapha-Pacha (Alger) a rassemblé près de 2000 médecins résidents venus des différents CHU du pays. «Ce rassemblement est l'expression d'une grande colère face à la diabolisation des médecins par une certaine presse et des responsables qui fuient leurs responsabilités», indique Dr Yelès.Après avoir déploré la position de la tutelle, Dr Yelès a réitéré l'attachement des médecins résidents à leurs revendications. «Pour l'heure, aucune revendication n'a été satisfaite. La grille des salaires n'a pas été encore publiée pour être appliquée et le statut n'a pas été encore promulgué. Aucune décision de la tutelle n'a été concrétisée.Idem pour le report des examens puisque certains professeurs refusent de programmer les examens en septembre comme convenu lors des discussions avec le ministre de la Santé, alors que d'autres ont tout bonnement déclaré l'année blanche», explique le porte-parole de la CAMRA. Pour ce qui est de leur retrait de la commission des sages chargée de la révision du service civil, Dr Yelès estime qu'une inégalité est appliquée dès le début, car le choix des membres de cette commission ne reflète pas le profil neutre dans ce genre de négociations.