Photo : S. Zoheïr Par Nabila Belbachir Le Premier ministère a refusé de recevoir les représentants des deux syndicats autonomes du secteur de la santé en grève depuis plus de deux mois. «Ouyahia refuse de nous recevoir, selon un chef de la sécurité, médiateur entre les deux parties», nous a indiqué, dans la matinée, le Dr Mohamed Yousfi, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP). Selon le Dr Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), une seconde demande d'audience a été déposée vers 13 h. Tôt dans la matinée, les abords menant vers le palais du gouvernement étaient barricadés par les forces de l'ordre. Des médecins ont été refoulés et empêchés de rejoindre le jardin public l'«Horloge florale», au cœur de la capitale, au s'est tenu le rassemblement. «Des médecins ont été réprimé à leur arrivée pour ne pas rejoindre leurs confrères. Les services de sécurité demandent les papiers aux citoyens afin d'interdire aux médecins de se regrouper. Une façon de les disperser», a fait savoir le Dr Yousfi. Ce dernier, après avoir été refoulé, a réussi à se rapprocher du jardin et entamer des négociations avec les responsables de la sécurité dans le but d'ouvrir les portes du jardin public et de réunir tous les médecins venus des douze wilayas du centre du pays. Alors que les négociations se poursuivaient entre les deux parties, le docteur Yousfi et les agents de l'ordre, quelque 300 médecins, regroupés par le Dr Merabet, se sont rassemblés à l'extérieur du jardin, en scandant des slogans. Après plus d'une heure de discussions entre le syndicaliste et les éléments de la Sûreté nationale, les deux groupes, dispersés pour empêcher ce sit-in, se sont rencontrés à l'intérieur du jardin pour tenir leur cinquième rassemblement «pacifique». «On est là pour demander que nous soyons reçus par le Premier ministre ou par ses collaborateurs», a précisé le Dr Merabet. Et d'ajouter : «Nous sommes depuis hier en contact avec les services de sécurité pour nous regrouper à l'intérieur du jardin et manifester pacifiquement […] C'est clair, on ne veut pas régler les problèmes des Algériens et on ne veut pas de l'élite de ce pays et des universitaires.» «Les médecins sont traités comme de vulgaires terroristes. On ne laisse même pas rentrer nos confrères qui sont dehors. C'est un regroupement pacifique et malgré cela on s'est fait réprimer, insulter par les cadres supérieurs de la sûreté nationale […] et c'est malheureux», a déclaré le Dr Missaoui. «Dans les actes, on est en train de nous manipuler, mépriser et réprimer, en utilisant tous les moyens possibles», dira le Dr Merabet. Et de poursuivre : «Voilà comment sont considérés le cadre et l'universitaire algériens.» «Les praticiens sont toujours déterminés, la grève persistera et continuera. Ce n'est pas ses mesures qui nous feront revenir sur nos décisions», a souligné le Dr Youcefi, ajoutant : «Le médecin est un criminel et un hors-la-loi, voilà comment on est vu et traité.» Par ailleurs, une conférence de presse sera organisée samedi prochain au siège du SNPSP, à Alger, où seront données toutes les décisions prises pour la semaine prochaine. N. B. Des journalistes insultés et malmenés par les forces de l'ordre Des journalistes et photographes ont été insultés par les agents de l'ordre, lors du rassemblement des médecins qui s'est tenu hier dans le jardin public «Horloge florale», en face du Premier ministère et du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. Ils ont subi le même sort que les médecins grévistes : réprimés, insultés et empêchés de rejoindre le jardin. N. B. Sit-in devant la présidence de la République mercredi prochain Un rassemblement sera organisé devant le siège de la présidence de la République mercredi prochain par les deux syndicats autonomes de la santé publique, à savoir le Syndicat national des praticiens de la santé publique et le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique. Ce sera le sixième sit-in après ceux tenus au CHU Mustapha Pacha, au ministère de tutelle et devant le palais du gouvernement. Les blouses blanches sont déterminées à durcir le mouvement de grève jusqu'a l'aboutissement des revendications.