L'Assemblée populaire nationale a organisé, hier, une journée parlementaire ayant pour thème «la loi électorale : mode de scrutin et surveillance des élections». L'institution a invité quatre universitaires pour l'animation des conférences au profit des députés. Dans une brève déclaration d'ouverture, lue par Messaoud Chihoub, vice-président de l'APN au nom du président de l'institution, Abdelaziz Ziari déclare que «l'organisation de cette journée s'inscrit dans le cadre de l'élargissement de la concertation et du débat avec les différents acteurs politiques en vue d'enrichir la législation en vigueur et l'adapter à la situation socio-économique actuelle en Algérie». Dans une communication donnée par Amine Cherit, intitulée «les modes de scrutin dans les systèmes électoraux», l'enseignant à l'université de Constantine a indiqué que le système électoral désigne tout type de processus permettant la désignation de représentants par un corps électoral donné, souvent dans le cadre d'une élection où des candidats sont élus pour exercer un mandat public. Dans un long exposé, il retrace les différentes étapes pour la préparation d'une élection électorale, locale, législative ou présidentielle. Pour sa part, Mme Fatima Zohra Benâabou, enseignante à l'université d'Alger, n'a pas fait de détours pour attirer l'attention des députés présents. «De par le monde, les scrutins n'ont jamais été démocratiques. Il a toujours été question de l'élection du meilleur». Selon elle, les tirages au sort «peuvent faire sortir l'idiot du village». L'intervenante a beaucoup parlé sur l'influence des personnes riches et leur influence sur les électeurs. Elle a évoqué comment se sont constitués les pôles politiques de la gauche et de la droite et pourquoi les systèmes mixtes, «sont les systèmes les plus utilisés à travers le monde». Dans ce système de gouvernance, on y trouve certaines caractéristiques du régime présidentiel et certains éléments du régime parlementaire. «Un tel régime (présidentiel) ne peut fonctionner qu'en cas d'accord entre le chef de l'Etat et la majorité parlementaire : dans une telle configuration, le chef du Gouvernement est doublement responsable», a-t-elle affirmé. La conférencière a ajouté que «le choix d'un système politique d'un pays n'est pas éternel, il peut changer pour répondre aux aspirations des peuples». Analysant la mouvance protestataire dans le monde arabe, Mme Benâabou a indiqué que la genèse de la contestation réside dans le fait que «les habitants ne se sentent pas représentés dans les institutions de l'Etat». Pour y remédier, l'intervenante a indiqué qu'il est nécessaire d'associer toutes les parties à la prise de décision. Elle préconise que les élections ne soient pas organisées par la seule administration. «L'Administration a toujours été au service du pouvoir», a-t-elle indiqué. Les élections, comme toutes les autres affaires sensibles de l'Etat, doivent être gérées par des groupes composés de magistrats, d'avocats, de personnalités influentes et des spécialistes». De son côté, le directeur général des Affaires judiciaires et juridiques du ministère de la Justice, Mohamed Amara, a indiqué que l'Etat algérien a beaucoup oeuvré à la transparence des élections et «beaucoup reste à faire». Il indique que le rôle de la justice dans l'organisation des scrutins se fait en deux phases essentielles, à savoir la phase de préparation et celle du jour des élections. L'intervenant a rappelé toutes les conditions qui doivent entourer les scrutins crédibles et transparents.