«La nouba entre mythe et reconstitutions historiques». «La nouba : création, structuration et formes similaires et dérivées dans le monde arabo musulman». «L'enseignement de la musique dite andalouse entre passé, présent et perspectives d'avenir»… sont autant de thèmes à développer lors du colloque international «La poésie et la musique andalouse : l'école de Tlemcen» qui se tiendra du 13 au 15 juin. Cette rencontre se veut selon les organisateurs d'évoquer toute l'histoire de ces chants aux mélodies des plus élaborées qui sont le résultat d'un brassage entre diverses cultures musicales nées dans les cités telles que Fès, Tlemcen, Alger, Bejaia, Constantine ou Tunis. Les textes des noubas portent la signature de poètes, le plus souvent andalous, nés vers le onzième ou le douzième siècle et parfois antérieurement à cette date. Selon les organisateurs, l'emploi du terme «El Andalous» par les écrivains arabes apparaît toujours limité à l'Espagne musulmane, quelle que soit son extension territoriale de plus en plus réduite. «La reconquête par les Espagnols du territoire occupé par les Musulmans durera près de trois siècles». Les populations musulmanes déchues fuirent pour s'installer en grande partie dans le Maghreb, où chaque ville andalouse est homologuée de manière assez simpliste à une ville du Maghreb. Ainsi la ville de Tlemcen aurait accueilli les réfugiés de la ville de Grenade, Alger ceux de Séville, etc. Cependant de nombreux écrits attestent que l'installation massive des populations musulmanes et juives chassées d'El Andalous à travers les pays du Maghreb ne fut pas aussi aisée. Soulignent les organisateurs. Donc, cette musique née dans le sud de l'Espagne musulmane a été essaimée dans plusieurs villes du Maghreb et prit plusieurs formes et appellations …Dès lors la nouba n'a cessé depuis ce jour d'évoluer et se stabilise enfin dans le Maghreb où elle anime depuis lors toutes les passions. Ainsi, sur sa terre d'accueil, elle nous offre une palette des plus colorées et a même inspiré les poètes et les musiciens locaux à la création de nouveaux genres tels que le hawzi à Tlemcen. Tlemcen, à l'image de plusieurs autres cités du Maghreb, fut le berceau de plusieurs civilisations qui se sont succédées depuis des millénaires. Il est avéré que l'héritage du patrimoine matériel et immatériel dont jouit la capitale des Zianides demeure considérable. Cet art de la nouba a suscité la passion de nombre de ses adeptes parfois d'origine andalouse. Il a subi, durant sa longue odyssée, l'influence d'autres musiques locales. Donc ce colloque qui sera animé par de nombreux chercheurs de différents horizons, permettra de mettre toute la lumière sur cette musique, notamment la technicité de la nouba sous toutes ses formes antre autre tabc, mizane, et techniques vocales et instrumentales. Il s'agit en fait d'étudier les empreintes passées de cette musique d'une part et d'autre, trouver de meilleures perspectives d'avenir.