Quatre représentants d'organisations syndicales relevant du secteur de l'Education ont été reçus, hier, par M. Abdelkader Bensalah, président du conseil de la nation, en charge de mener les consultations autour des réformes politiques. M. Mezian Merian, secrétaire général du Snapest, affirme devant la presse, qu'il a répondu à l'invitation avec un grand plaisir, car il y va de l'avenir du pays, a-t-il dit. Comme propositions, il plaidera pour une séparation des pouvoirs en vue d'avoir une meilleure visibilité en termes d'actions politiques, tout en se disant favorable à un régime parlementaire. A propos de l'amendement du code électoral, l'intervenant estime qu'il faudrait stimuler un intérêt à l'égard de la chose politique, pour renforcer la vie démocratique quelque peu affaiblie, constate-t-il, par l'abstention électorale. Il faudrait organiser, le plus vite possible, de nouvelles élections au niveau du parlement, préconise-t-il. Au volet information, Merian est convaincu que la télévision fait dans la désinformation. D'où le besoin de renforcer la formation dans ce secteur. La cohésion sociale a été sérieusement ébranlée par la décennie noire. L'urgence réside dans la mise en place d'une nouvelle stratégie politique, mettant en avant, d'abord, « les compétences ». Le SG du Snapest est pour la limitation des mandats à deux seulement, en traduisant ce choix par un article intangible de la Constitution. Au plan social, il plaidera pour une politique salariale claire en vue d'éviter les augmentations salariales anarchiques et inflationnistes. La finalité est, à ses yeux, de rétablir la confiance entre le citoyen et l'autorité.M. Sadek Dziri, SG de l'UNPEF, qui se prononce en tant que syndicat sectoriel, a fait savoir que l'accent a été mis, lors des débats, sur la nécessité de consacrer le principe des négociations, en l'occurrence de dialogue, que ce soit au niveau de la base ouvrière ou avec le gouvernement. Cela répond aux deux conventions internationales 87 et 98, stipulant le droit à la négociation. S'agissant des réformes sociales, il émettra le vœu d'être associée en tant qu'organisation syndicale indépendante à la tripartite, comme il plaidera pour une révision du code du travail en tenant compte des conventions internationales. M. Abdelkrim Boudjnah, SG du SNTE, estime, quant à lui, que les consultations politiques enclenchées à l'initiative du président de la République sont une véritable occasion de changement pour ériger une démocratie digne des aspirations citoyennes. L'opportunité est offerte donc, selon lui, pour rectifier « certaines failles dans la Constitution » car chaque réforme est conditionnée par une sincère volonté politique. L'objectif, dira-t-il, n'est pas d'absorber la colère de la rue ou de revenir aux solutions de replâtrage. Au plan politique, M. Boudjnah estime qu'il ne faut pas porter atteinte au caractère républicain du système, en étant favorable au régime parlementaire devant garantir un équilibre entre les trois pouvoirs. En ce qui concerne les élections, celles-ci doivent se dérouler, selon lui, sous une supervision judiciaire. Le SG du SNTE souhaite également associer les syndicats autonomes dans la tripartie. M. Boualam Ammoura, SG du Satef, plaide, pour sa part, pour une école publique de qualité qui soit accessible à tous. Pour sortir le pays de l'immobilisme, il estime que l'accent doit être mis sur l'éducation, moteur et matrice des réformes. M. Ammoura suggère de consacrer le droit à la grève, la facilitation de l'émergence des jeunes talents. Cependant dans la Constitution, il se dit pour la consécration du caractère républicain de l'Etat dans toutes ses dimensions, garantir dans ce texte l'égalité entre les deux sexes, la limitation des mandats présidentiels à deux. « Chacun doit être responsable de ses actes. Seules les compétences doivent être prises en compte », suggère-t-il en soulignant la nécessité d'abroger l'article 87-bis.