Pour l'instituteur, le syndicaliste et historien qu'était Mouloud Gaïd, la transmission du savoir implique indéniablement une quête de vérité enfouie dans les décombres d'une histoire écrite par les vainqueurs. Le Haut commissariat à l'amazighité (HCA), a tenu à marquer cet événement en organisant, hier une journée hommage à Mouloud Gaïd au Forum d'El Moudjahid. Cet espace a ouvert ses portes à cette occasion pour accueillir une foule très nombreuse venue se recueillir à sa mémoire. Ce furent des moments d'une forte intensité émotionnelle. Parmi les personnes présentes, on reconnaissait des amis et des proches du défunt, qui ont partagé cet élan extraordinaire pour délivrer l'Algérie du joug colonialiste. Au lendemain de l'Indépendance, il fut député à l'assemblée constituante entre 1962 et 1964, avant d'occuper le poste de directeur commercial à Air Algérie. En 1968, il retourne à l'enseignement et s'y consacre : «Mouloud Gaïd savait pertinemment que seule la réécriture de l'histoire pouvait éclairer ses concitoyens en quête d'identité. C'était son engagement personnel en faveur de l'amazighité et la réhabilitation de sa dimension dans une Algérie plurielle», témoigne Chérif Souami, un ami du défunt, expert national et consultant international. De même, Amar Benadouda affirme «Sa modestie et son humilité intellectuelle force le respect». Une modestie qu'on retrouve dans tous ses manuscrits et qui n'a pas hésité à exprimer dans son livre des At Yala. Il convient de dire qu'un travail de recherche est important pour pérenniser les cultures des peuples. En 2000, Mouloud Gaïd décède après avoir accompli son devoir de mémoire envers ses ancêtres et les générations montantes en publiant des œuvres qui constituent aujourd'hui une véritable encyclopédie. Même si pour ceux qui ont témoigné de cette somme de valeurs «Il est parti trop tôt».