La décision du ministère de l'Education nationale d'annuler les cours de l'après-midi dans le cycle primaire à partir de la prochaine rentrée scolaire a été diversement appréciée par les syndicats de l'Education nationale. Si l'UNPEF a applaudi la décision, la SNTE n'y voit que du replâtrage. Pour clarifier les choses, Boubekeur Benbouzid, ministre de l'Education nationale, organise ce jeudi une rencontre avec tous les acteurs du secteur pour discuter des dernières mesures décidées par son département, notamment la question de la réduction du volume horaire pour le cycle primaire. Une disposition annoncée jeudi à l'APN par le ministre. En attendant, Elhadj Dellalou, président de la Fédération nationale des associations des parents d'élèves, se contente de dire au sujet de l'allégement du volume horaire au profit des élèves du cycle primaire que «rien de concret n'a été fait pour le moment». M. Dellalou conditionne cette mesure à la nécessité de réduire également le programme prescrit, ou sinon, ladite mesure serait «sans effet et insignifiante». Par contre, Sadek Dziri, président de l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (UNPEF) se réjouit de cette décision «tant attendue par le corps enseignants», car, a-t-il dit, «il est inadmissible de faire subir à l'enfant huit heures de classe, tel un travailleur de la fonction publique». D'après lui, le but recherché serait d'allonger l'année, en procédant également à un réaménagement des vacances, si toutefois cette décision prend forme. «Seulement, recommande-t-il, il faudrait trouver des occupations à ces enfants à la fin des classes, leur permettant de se forger dans d'autres domaines». «Mettre en place des espaces de libre expression serait le bienvenu, souligne Dziri qui tient à préciser que cette mesure pourrait engendrer un véritable chamboulement pour les parents d'élèves qui travaillent habitués à des horaires bien précis par le passé. En guise de parade, notre interlocuteur propose des disciplines sportives ou culturelles à mettre à la disposition des enfants durant ces heures libres. Boudjenah, secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE), n'est pas du même avis, puisqu'il parle sans ambages de «bricolage». Argument avancé : il faudrait réfléchir à une solution durable, en procédant également à l'allègement du programme scolaire, s'agissant d'un secteur névralgique à plus d'un titre. «L'éducation est un projet de société concernant l'avenir de toute une génération. Il ne faut pas badiner avec un tel secteur. Il faut éviter de faire dans la précipitation», lance-t-il. M. Boudjenah se dit «pas convaincu» de cette mesure, surtout si l'on se met à réduire le volume horaire au détriment des cours et de l'apprentissage des écoliers.