Photo: Horizons. Le ministère de l'Education nationale a appelé samedi les syndicats autonomes du secteur, en grève depuis le 8 novembre, à la reprise des cours dès aujourd'hui dimanche «et au rattrapage, dans les meilleurs délais, de tous les cours perdus». Mais les syndicats à l'image du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (CNAPEST) et de l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (UNPEF) ont rejeté cet appel. Ils ont d'ailleurs décidé d'organiser des rassemblements à partir d'aujourd'hui devant les 47 directions de wilayas de l'Education. Intervenant au cours d'une conférence nationale réunissant les directeurs de wilayas de l'Education nationale, portant sur l'évaluation des programmes pédagogiques, le ministre du secteur, Boubekeur Benbouzid, a estimé que le débrayage des cours est à contre-courant des intérêts des enseignants eux-mêmes puisque les pouvoirs publics «ont accueilli favorablement les doléances des différents syndicats». Il a ajouté dans ce contexte que les élèves «continuent à subir les aléas d'une scolarité fortement perturbée qui, si elle venait à perdurer, diminuera, irrémédiablement, leur capacité à faire face aux examens annoncés». M. Benbouzid a également évoqué les réponses positives apportées par le ministère, en accord avec le gouvernement pour une prise en charge effective des préoccupations des enseignants représentés par le CNAPEST, le SNAPEST, l'UNPEF et la SNTE. Le ministre a ainsi rappelé la volonté de prise en charge des problèmes socio-professionnels des enseignants dans le cadre des trois commissions mixtes qui statueront sur les indemnités, la gestion des œuvres sociales et la prise en charge du dossier de la médecine du travail dans ses volets médical et social. La première commission mixte sera chargée de faire aboutir le dossier du régime indemnitaire, notamment à la lumière de la décision prise par le Premier ministre, concernant la rétroactivité du versement de toutes les primes et indemnités à la date de janvier 2008. Mais pour Nouar Larbi, SG du CNAPEST cela ne suffit pas. «La commission qui doit statuer sur le régime indemnitaire a été installée depuis le 21 juin dernier n'a, à présent, donné aucun résultat», affirme-t-il sceptique. Selon lui, la solution réside d'abord dans l'abrogation de la décision du Premier ministre annulant la rétroactivité du versement de toutes les primes et indemnités «et qui va à l'encontre du décret présidentiel». Mais pour le ministère de l'Education, l'instruction n°3 du 30 septembre 2008, relative aux modalités de révision des régimes indemnitaires des fonctionnaires et agents contractuels, a été amendée pour tenir compte de la rétroactivité sus-évoquée. N'empêche, Meziane Meriane, porte-parole du Snapest a annoncé des assemblées générales seront organisées à l'intérieur des établissements pour décider des réponses à donner «au mutisme de la tutelle». Rappelons que le ministère de l'Education nationale a décidé d'annuler la ponction sur salaire des journées non enseignées, à charge pour les enseignants de rattraper tous les cours perdus suivant un planning qui sera arrêté par l'administration des établissements scolaires.