Photo : Slimene S.A. Les épreuves du Bac étant achevées, l'heure est actuellement à la correction de 5 millions de copies acheminées, ces derniers jours, vers les 49 centres de correction à travers le territoire national. L'opération a commencé hier. «Il faut donner à cet examen tout l'intérêt qu'il requiert», a souligné hier Ali Salhi, directeur de l'ONEC (Office National des concours et examens) lors d'une conférence de presse à Alger sur les différentes étapes liées au processus de correction des épreuves du Bac. 33.000 enseignants sont mobilisés, durant deux semaines, pour la correction des copies. «Aucun détail n'est laissé au hasard, même si les copies sont codifiées dans l'anonymat», a relevé le conférencier. Il estime qu'aucune copie ne sera corrigée dans la précipitation. Chaque copie sera corrigée à deux reprises. Au cas où la différence dans la note est supérieure à 3,5 points pour les scientifiques et à 4 pour les littéraires, la même copie est soumise à une troisième correction. La correction des copies est censée être conforme au barème et solutions modèles, établis par les commissions des correcteurs établis jeudi et vendredi derniers dans leurs centres de correction respectifs. «Les enseignants sont à la hauteur de la mission que la tutelle leur a confiée. Ceux qui commettent des erreurs répétées dans la correction à hauteur de 25% des copies sont d'office exclus et portés sur une liste noire», a indiqué M. Salhi tout en rappelant que les exclusions sont rares. Elles sont, chaque année, estimées à 2 ou 3 cas. La nouveauté pour cette année consiste en l'octroi de 600 DA par jour à chaque correcteur en plus d'une prime de 35 DA par copie. Selon le DG de l'ONEC, cette prime est instituée pour encourager les correcteurs et éviter la correction dans la précipitation, sachant que chaque correcteur a, à sa charge, 150 copies. «LE MINISTRE LUI-MÊME IGNORAIT LES SUJETS DU BAC» Revenant sur les rumeurs des fuites des sujets de certaines épreuves du Bac, le conférencier a tenu à les démentir : «Il n'y a pas eu de fuite. Je défie quiconque qui justifierait ces actes qui ne cessent de faire des remous. Ce sont de fausses allégations portant un grave préjudice à l'école algérienne et ses institutions. Elles portent également atteinte à la crédibilité de cet examen qui couronne les trois principaux cycles d'apprentissage de l'élève», a souligné M Salhi. Une enquête a été ouverte pour identifier l'origine de ces faits. L'ONEC a, par ailleurs, décidé d'ester en justice les titres nationaux qui se sont étalés sur le sujet des fuites sans pour autant détenir des preuves tangibles. M. Salhi a regretté de tels agissements au moment où les candidats s'apprêtaient à subir les plus importantes épreuves de leur cursus scolaire. «Mis à part les enseignants et les inspecteurs chargés de la confection des sujets, aucune autre personne, même le ministre n'avait la moindre idée sur la matière à traiter lors de l'examen», a souligné le conférencier. Au sujet des cas de tricherie, le directeur de l'ONEC fait part de 230 cas à travers tous les centres d'examen du pays. Les candidats libres sont dans la majorité des cas, les auteurs de ces actes passibles de différentes sanctions. Au cours des précédentes sessions, le nombre de tricheries oscillait entre 150 et 300 cas.