Mouammar Kadhafi accepte de rester en dehors du processus des négociations actuelles menées par le Comité de l'Union africaine pour mettre fin à une guerre dont les retombées sur la sécurité et la stabilité sur la région inquiètent tous les dirigeants du monde. C'est Ramtane Lamamra, le commissaire de l'UA pour la paix et la sécurité, qui l'annonce à l'issue de la réunion tenue hier par le Panel à Pretoria, sans donner plus de précisions, hormis le rappel de l'appel de l'UA à un cessez-le-feu immédiat pour permettre des négociations. «Les parties en conflit en Libye devraient entamer un dialogue national en vue d'un cessez-le-feu global, d'une réconciliation nationale et des dispositions pour la transition ainsi que d'un calendrier pour l'évolution vers la démocratie» peut-on lire dans le communiqué qui a sanctionné cette réunion, la quatrième du genre. «Ces mesures que nous proposons, poursuit le texte, devraient aller de pair avec un effort humanitaire tout aussi déterminé. Dans ce contexte, nous réitérons l'appel lancé au sommet extraordinaire de l'UA le 25 mai 2011 pour l'arrêt des bombardements de l'OTAN et l'observation d'une pause humanitaire». Le geste du leader libyen conjugué à sa proposition d'organiser un référendum sur son maintien ou non au pouvoir, un dialogue national et une élection supervisée par les Nations unies et l'UA, serait-il une introduction à l'offre qu'attendent les rebelles, selon Abdel Hafiz Ghoga, vice-président du Conseil national de transition, d'un moment à un autre via Pretoria ou Paris ? Moussa Ibrahim, le porte-parole du régime libyen, a beau répliquer au CNT qui exige comme préalable à tout accord le départ des Kadhafi du pouvoir et de la politique : «Le colonel est ici. Il ne quittera ni le pouvoir ni le pays» la réalité semble toute autre. C'est-à-dire que l'on s'achemine comme le recommande le président du panel africain vers un retrait du leader libyen du pouvoir et de la politique. Une chose est sûre. L'offre de Kadhafi trouvera une oreille plus attentive en Occident où les opinions publiques et les parlements admettent de plus en plus mal les «bavures» des avions de l'Otan qui ont fait depuis le 31 mars 12.607 vols au-dessus de la Libye, dont 4.748 de combat et le «détournement» de la résolution 1973.