Contrarié et préoccupé par la délivrance d'un mandat d'arrêt contre le colonel Kadhafi par la Cour pénale internationale (CPI), le Comité ad hoc de l'Union africaine sur la crise libyenne se réunira aujourd'hui, veille du 19e sommet de l'UA, à Malabo, Guinée équatoriale. Au menu : étudier l'impact de ce mandat sur les progrès réalisés jusqu'ici pour mettre fin à la tourmente libyenne et affiner les différents points. «Il est vraiment malheureux que la CPI prenne une telle décision alors que l'Union africaine à travers son comité ad hoc a tant fait. Je pense que les progrès réalisés jusqu'ici montrent qu'il y a maintenant un engagement de la part des deux parties, à la fois de l'autorité libyenne dirigée par le colonel Kadhafi et du Conseil national de transition», estime Jacob Zuma, le président sud-africain. Selon Zizi Kodwa, son porte-parole, ce mandat va saper tous les progrès, dont les derniers en date ceux réalisés dimanche dernier à Pretoria, et même créer de profondes divisions avec l'Otan. « Il y a des contacts entre les membres de ce Comité et certains pays membres de l'Alliance », reconnaît le ministre mauritanien des Affaires étrangères et de la Coopération, Hamedi Ould Baba Ould Hamdi avant de rappeler que la résolution de l'ONU n'autorise ni l'assassinat ni un changement de régime. La raison ? Le panel qui a eu le OK de Kadhafi pour ne pas faire partie des négociations sur la crise qui secoue son pays depuis plus de quatre mois, a réclamé, pour la énième fois mais en vain, un « cessez-le-feu immédiat » et « l'arrêt des bombardements de l'Otan » pour permettre le lancement d'un processus de négociations entre Tripoli et Benghazi. « Il ne peut y avoir qu'une solution politique », persiste et signe Soumeylou Boubeye Maiga, le ministre malien des Affaires étrangères, dont le pays fait aussi partie du panel africain précisant qu'il appartient aux Libyens et à seuls de déterminer de manière souveraine ceux qui vont diriger les institutions dont ils vont se doter. « Nous n'avons pas de parti pris, l'UA est la seule organisation internationale à pouvoir parler avec les deux camps », dit-il soupçonnant la CPI d'avoir un « agenda qui n'est pas fortuit » et de « jouer un rôle politique » avec les appels de son procureur général, Moreno-Ocampo au cercle rapproché de Kadhafi à lui livrer leur «Guide».