Abus n L'Otan qui s'est acharnée et s'acharne encore sur le dirigeant libyen se voit épaulée par le CPI, qui lance un mandat d'arrêt contre Kadhafi. Le mandat d'arrêt lancé par la CPI contre Mouammar Kadhafi est «une couverture» de l'Otan pour atteindre le dirigeant libyen, a accusé le régime de Tripoli. La décision de la Cour pénale internationale (CPI) est une «couverture pour l'Otan qui a essayé et tente encore d'assassiner Kadhafi», insiste le nouveau ministre de la Justice, Mohamed Al-Gamoudi, hier, lundi. Le ministre a rappelé que son pays n'est pas signataire du traité de Rome instituant la CPI et «n'accepte pas la juridiction de cette cour», a-t-il précisé. Il a ajouté que le leader Mouammar Kadhafi et son fils Seif Al-Islam, «n'ont pas de postes officiels et n'ont, de ce fait, aucune relation avec les allégations de la CPI». La CPI a annoncé hier, lundi, la délivrance d'un mandat d'arrêt pour crimes contre l'humanité contre le colonel Kadhafi, son fils Seif al-Islam et le chef des services de renseignements libyens, Abdallah Al-Senoussi. L'annonce des mandats d'arrêt intervient trois mois après le lancement de la campagne de bombardements de l'Otan pour aider les rebelles dans un conflit qui s'enlise avec le maintien du colonel Kadhafi au pouvoir. Le vice-ministre libyen aux Affaires étrangères, Khaled Kaaim, a dénoncé de son côté «un tribunal politique» au service de la politique européenne étrangère. «La Libye n'est pas et ne sera jamais l'un des signataires du traité de Rome et réfute catégoriquement la légalité de toute saisine de la CPI par le Conseil de sécurité des Nations unies pour un Etat non membre de la cour», a déclaré Kaaim. «Nos propres tribunaux traiteront toute violation des droits humains et autres crimes commis au cours du conflit en Libye», a-t-il encore ajouté. Le président sud-africain, Jacob Zuma, s'est dit pour sa part désappointé par la décision de la Cour pénale internationale. «Il est vraiment malheureux que la CPI puisse prendre un telle décision alors que l'Union africaine, à travers ses commissions ad hoc, a tant fait», a indiqué son porte-parole. «Je pense que le progrès réalisé montre qu'il y a maintenant un engagement à la fois du côté de l'autorité libyenne conduite par Kadhafi et du Conseil national de transition (CNT), et par conséquent ce dernier développement va vraiment saper le travail des comités ad hoc», a-t-il affirmé. La décision de la CPI intervient au lendemain d'une réunion des médiateurs de l'Union africaine sur la Libye dimanche dernier à Pretoria. Les médiateurs ont annoncé, dans un communiqué publié à l'issue de cette réunion, «la décision du colonel Kadhafi de ne pas faire partie du processus de négociations» sur l'issue du conflit, y voyant une concession de la part du dirigeant libyen.