Photo : Archives. Les discussions de jeudi sur le controversé dossier nucléaire à Genève, les premières depuis quatorze mois, ont été « constructives » et « productives ». Face à un groupe des « Six » (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité plus l'Allemagne), déterminé à fixer un délai aux négociations, fin décembre au plus tard, l'Iran lâche du lest, pour donner plus de marge à la diplomatie. Primo, l'Iran livrera à un pays étranger (probablement la Russie) 1200 de ses 1500 kg d'uranium enrichi à 3,5% pour obtenir de l'uranium enrichi à 19,75%, un niveau en-dessous de celui de 90% requis pour forger une arme nucléaire. Des techniciens français produiront ensuite des tubes de combustible pour alimenter, sous le contrôle de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) le réacteur de Téhéran. Des experts iraniens et de l'Agence détermineront, le 18 octobre prochain, à Vienne, la « quantité » à enrichir. Deuzio, il autorisera « d'ici deux semaines » et « sans restriction » les inspecteurs de l'AIEA à se rendre sur son second site de Qom. Mohamed El-Baradei¸ le directeur général de l'Agence, arrivera aujourd'hui à Téhéran pour mettre au point cette visite avec Ali Akbar Salehi, le chef du programme nucléaire iranien, et vérifier si le pays hôte est encore du « mauvais côté » du droit, après les « avancées » de Genève. Tertio, les « Six » et l'Iran, qui estiment avoir fait en sept heures jeudi de sérieuses avancées, se retrouveront avant fin octobre, probablement à Genève, pour « intensifier » leurs discussions. Ali Bagheri et Jacques Audibert, les adjoints de Saïd Jalili, le négociateur iranien, et de Javier Solana, le diplomate en chef de l'Union européenne, se rencontreront « dans les prochains jours » pour les « détails ». Le rendez-vous de Genève qui a eu son lot de surprises, dont un face à face de 45 minutes entre William Burns, le sous-secrétaire d'Etat américain et Saïd Jalili, le premier à ce niveau depuis 1979 a été facilité par Washington et Téhéran. Manouchehr Mottaki était le 30 septembre dernier dans la capitale fédérale, une « première de ce rang depuis une décennie ». Le New York Times explique cette visite par la volonté des deux pays de « détendre l'atmosphère ». Selon le ministre des Affaires étrangères iranien, son pays est prêt à hisser ce genre de rencontre au niveau d'un « sommet » de chefs d'Etat ! Téhéran a permis récemment aux diplomates suisses de rendre visite à des détenus américains, dont les trois randonneurs.