Dustin Moskovitz, Eduardo Saverin, Chris Hughes et Mark Zuckerberg créent Facebook en 2004, à l'université de Harvard. Mark Zuckerberg en deviendra très vite le seul dirigeant, et procédera aux augmentations de capital indispensable à l'accompagnement de la croissance du réseau. En trois ans, la croissance du réseau est devenue considérable. Tout récemment, le site bouclait un tour de table de 500 millions de dollars dont 450 auprès de Goldman Sachs et 50 auprès du fonds russe Digital Sky Technologies, déjà actionnaire à près de 10% du capital de la firme. Cette recapitalisation revient à une valorisation à 50 milliards de dollars - contre 15 il y a trois ans seulement. Facebook affichait un total de 600 millions de comptes d'utilisateurs, mais la somme est peut-être un peu gonflée. Pour rappel, il y a quelques mois on s'apercevait que, dans certaines villes, Facebook faisait état d'un nombre de comptes nettement supérieur à la population. Certes, rien n'interdit à une même personne d'ouvrir plusieurs comptes, mais tout de même, cela introduisait un doute sur la véracité des données affichées. A supposer néanmoins qu'il en est à 600 millions ; cela revient à valoriser chaque compte à plus de 80 dollars. Imaginons que l'investisseur attende un taux de rentabilité de 5 %, ce qui est peu. En l'absence de coûts de fonctionnement, il faudrait que chaque compte rapporte en rentrées publicitaires, une somme de l'ordre de 4 à 5 dollars. Mais il faudrait en réalité prendre en compte les coûts de fonctionnement de Facebook, ce qui impliquerait un «rendement publicitaire» nettement plus élevé. Or, Facebook, tout comme Google, pratique le secret bien conservé. Ce n'est pas le moindre des paradoxes : afficher un business qui consiste à proposer de l'information en continu et gratuitement, et vivre dans une culture du secret. Une des préoccupations de Facebook, c'est d'éviter la cotation en bourse, qui implique justement de sortir de cette culture du secret.