«Ce qui se passe en Libye relève de la guerre civile. C'est ce qui justifie l'appel de l'UA au cessez-le-feu, à la prise en charge humanitaire, à l'engagement d'un processus de réconciliation qui n'exclut aucune partie et des mesures pour des réformes politiques, afin de prendre en charge les causes ayant conduit à la situation qui prévaut aujourd'hui», déclare Ramtane Lamamra avant d'expliquer les objectifs (définitions concrètes de la trêve humanitaire, du déploiement d'observateurs africains et internationaux et de l'engagement du dialogue entre Tripoli et Benghazi) de la réunion du panel africain sur la Libye, hier à Malabo. «Ce n'est que lorsque les Libyens aboutiront à un consensus et entameront des réformes que nous serons sûrs des transformations démocratiques à venir dans ce pays», ajoute le commissaire de l'UA à la paix et la sécurité, avant de rappeler deux choses. D'abord, l'UA n'a pas été associée à la décision des frappes aériennes contre la Libye, ensuite la démarche préconisée dès le début du conflit par l'UA (cessez-le-feu immédiat, arrêt des bombardements de l'OTAN, création de couloirs humanitaires et dialogue inclusif) s'impose à tout le monde comme la voie à suivre. Selon M. Lamamra, les membres du Conseil de sécurité, notamment, les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne donnent de l'importance aux décisions prises par les chefs d'Etat membres du comité ad hoc sur la Libye. «Il est temps d'arrêter l'option militaire et que l'OTAN, qui a été au-delà du mandat que lui confère la résolution 1973, arrête ses frappes aériennes afin de donner à la solution politique toutes ses chances d'aboutir en Libye», conclut-il avant de rappeler une évidence au procureur de la CPI : nulle part dans l'histoire de l'humanité la justice n'a précédé la paix. Autrement dit, les mandats d'arrêt de la CPI contre les trois dirigeants libyens sont les mal venus.