A la veille de leur centième jour de grève, les médecins résidents ont décidé, hier, de porter une nouvelle fois leur protestation devant le siège de la présidence de la République. Le sit-in a été empêchés. «On nous a violemment embarqués dans des camions de police. Même les femmes n'ont pas été épargnées. On nous relâchés après un peu partout : à la gare routière, Rouiba, Beni Messous…», a indiqué le Dr Mohamed Sahnoun, membre du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra). Le Dr Sid Ali Merouane, membre du Camra, précise que les protestataires qui ont tenté d'accéder à la Présidence ont été également empêchés. «On nous a dit que le bureau d'ordre est fermé et que le service des relations publiques a été dissous», explique Sid Ali Merouane qui regrette que la démarche des résidents qui vient suite à l'échec de la tutelle à trouver des solutions à leurs revendications ait été traitée de cette manière et à la veille du 5 juillet. N'empêche, le Camra persiste et signe : «Les pouvoirs publics croyaient qu'en promulguant notre statut, nous allions reprendre le travail. Il est vrai que le statut est important mais notre souci principal est le malade», a-t-il ajouté en affirmant que le service civil n'est pas la solution idoine pour assurer une bonne couverture médicale. D'après le Dr Merouane, la solution à ce différend a été proposée par les spécialistes qui se sont réunis le 27 octobre 2010 sous la houlette du Conseil national économique et social (CNES). «Ils avaient estimé que le maintien du service civil consacre la continuité du problème de la couverture médicale. Ce que notre collectif propose est d'enlever l'obligation et la remplacer par la motivation en y mettant les moyens socioprofessionnels. Ainsi, le médecin spécialiste pensera à s'installer définitivement dans les zones éloignées», a-t-il souligné en dénonçant cette mesure étant donné que les médecins résidents représentent la seule corporation assujettie à cette obligation alors que les citoyens doivent être égaux dans les droits et les devoirs.