Le prince du raï, cheb Mami, a admirablement reconquis, lundi soir, son public venu massivement assister à la première soirée de la 33e édition du Festival international de Timgad (Batna). Le concert inaugural, qui a coïncidé avec la célébration du 49e anniversaire de l'Indépendance et de la Jeunesse, a été marqué par un moment de forte émotion lorsqu'à minuit sonnante, la musique cessa et le public se dressa dans un élan collectif pour entonner d'une seule voix l'hymne national suivi du chant patriotique «Min djibalina talaa sawt el ahrar» (De nos montagnes a jailli la voix des Hommes libres). Beaucoup de spectateurs n'ont pu alors retenir leurs larmes dans une ambiance rehaussée par des feux d'artifices illuminant de mille couleurs le ciel de Thamughadi (Timgad). L'apparition sur scène du prince du raï a enflammé le public qui a dansé sur les chansons vieilles et récentes de l'artiste de Saïda dont «Dertouha biya», «Bladi hiya el Djazair», «Adouha aliya el boulissia»,«Fatma, Fatma» et bien d'autres succès. Mami entré en communion rapide avec son public n'a pas hésité à satisfaire les voeux de l'assistance de chanter et rechanter ses meilleurs tubes. En dépit de la présence marquante de Mami, la première soirée du Festival international de Timgad a été une mosaïque de sonorités algériennes diverses avec Massi (genre kabyle), Dadi et Refaa (chaoui), Mohamed Lamari (algérois), Mohamed Laaraf (bédoui). De l'avis des habitués du Festival dont de nombreux émigrés, cette ouverture est la plus réussie de toutes les précédentes de Timgad. La présence du public, venu pour l'essentiel en familles, a été comme à l'accoutumé particulièrement nombreuse et la ville de Timgad qui s'est faite belle pour la circonstance est restée éveillée jusqu'aux premières lueurs du jour.