L'Etat, plus que jamais engagé dans la résolution de la crise du logement en Algérie, a confirmé hier sa volonté en approuvant l'affectation de 9.974 hectares répartis sur 22 wilayas pour la construction de 550.000 logements publics. Dès cette année, la quasi-totalité des dotations budgétaires en études, et le cas échéant en réalisation ont été inscrites de même que la confection, en urgence, d'un recensement des assiettes foncières devant accueillir les programmes de logements non encore mis en construction, notamment dans les grandes agglomérations. Une commission a été, à cet effet, mise en place dans le but de recenser ces terrains. Le chef de l'Etat M. Abdelaziz Bouteflika, qui présidait un Conseil des ministres a instruit le gouvernement de «veiller à ce que la mobilisation des assiettes foncières induites par la réalisation de ces programmes s'effectue dans le respect de la législation en vigueur». Il a ainsi insisté sur «l'impérative nécessité de réaliser les programmes publics de logements dans les délais impartis». Sur la base de la forte demande en logements, le programme quinquennal arrêté en 2010 à deux millions d'unités a été augmenté de 500.000 unités en février dernier, pour totaliser 2,5 millions de logements. Il est ainsi question de réaliser, pour les cinq prochaines années à l'échelle nationale 500.000 logements locatifs, 500.000 logements promotionnels, 400.000 logements pour la résorption de l'habitat précaire et 700.000 logements ruraux. Le secteur de l'Habitat a été doté d'une enveloppe budgétaire de 4.500 milliards DA, soit 60 milliards de dollars, ce qui équivaut à près d'un cinquième du budget global du plan quinquennal 2010-2014, doté de 286 milliards de dollars. La capacité actuelle de réalisation de logements en Algérie est d'environ 250.000 unités par an. En 2011, il est prévu la réalisation de 234.000 logements, alors que 60.000 unités ont été achevées durant le premier trimestre de l'année, selon un bilan du ministère de l'habitat et de l'urbanisme. «40% des logements publics locatifs (LPL) programmés ou en cours de réalisation sont destinés aux citoyens de moins de 35 ans, et ce conformément au décret de 2008 qui régit ce type de logement», avait indiqué le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme M. Noureddine Moussa. Afin de répondre aux attentes des jeunes en la matière, un programme additionnel de réalisation de 50.000 logements promotionnels aidés (LPA), destinés exclusivement à cette catégorie, a vient d'être inscrit pour le quinquennat en cours. Ce programme, qui vient s'ajouter aux 240.000 LPA programmées et un peu plus de 160.000 en cours de réalisation, sera destiné aux jeunes sous forme de «vente à tempérament», avait expliqué le ministre. «Il y a une catégorie de jeunes qui ne peut pas accéder aux crédits pour obtenir un logement. Nous avons donc suggéré une vente à tempérament, qui est en discussion avec le ministère des Finances et qui ressemblera probablement à la formule location- vente», avait précisé le ministre. Jeudi dernier à l'APN, M. Moussa avait qualifié d'«impartiale» la réglementation régissant la distribution des logements sociaux en Algérie. «L'affectation des logements est faite par des hommes et il peut y avoir des insuffisances. C'est pour cela qu'il y a lieu de l'améliorer et que des inspections sont faites régulièrement par les services concernés», a-t-il toutefois reconnu. Un million de logements ont été construits en Algérie entre 2005 et 2009, rappelle-t-on.