«Le Guide n'interviendra pas dans ces discussions. Tout doit être libre» La crise libyenne se caractérise par un emballement constaté sur la scène politico-diplomatique. Après quatre mois de guerre, des signes réels d'ouverture confortent l'option de dialogue. Alors que les officiels français et des représentants du régime de Tripoli ont fait état de contacts et d'une possible issue politique qui impliquerait le départ du pouvoir de Mouammar Kadhafi, la montée au créneau du Premier ministre libyen, Baghdadi El-Mahmoudi, éclaire sur la volonté de négociations de Tripoli. Au quotidien français Le Figaro, il a laissé entendre que d'éventuelles négociations « sans conditions » entre le pouvoir et les insurgés, ainsi qu'avec les pays de l'Otan impliqués, pourraient se tenir sans que Kadhafi y participe. «Le Guide n'interviendra pas dans ces discussions. Tout doit être libre», a-t-il déclaré. La veille, le ministre français de la Défense, Gérard Longuet, avait laissé entendre que Kadhafi pourrait rester à Tripoli, après une cessation des hostilités et un début de dialogue. « On s'arrête de bombarder dès que les Libyens parlent entre eux et que les militaires de tous bords rentrent dans leur caserne», avait alors souligné Longuet. Décantation ? Baghdadi El-Mahmoudi a toutefois mis comme préalable la cessation des frappes aériennes de l'Otan. « On ne peut pas parler sous les bombes », a-t-il précisé. Le départ du pouvoir (et non en exil) de Kadhafi « prêt à respecter la décision du peuple » ne présente plus un obstacle majeur aux négociations voulues désormais par la communauté internationale. A l'issue des consultations avec le Conseil de sécurité, tenues lundi, l'envoyé spécial de l'ONU pour la Libye, Abdallah Al-Khatib, a appelé les parties au conflit à entamer des négociations directes tout en demandant à la communauté internationale à rester unie pour soutenir la paix. A Istanbul, le groupe de contact qui, pour la première fois a invité la Chine et la Russie, travaillera-t-il à valider une approche consensuelle ?