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Le président nigérien se dit «très inquiet» pour la sous-région Alors que l'Otan est accusée de prendre des civils pour des cibles lors de ses raids en Libye
L'intervention des forces occidentales en Libye, sous l'égide de l'Otan, continue de susciter l'inquiétude de nombreux pays alors que les bavures contre les civils libyens se seraient multipliées ces dernières semaines, quatre mois après le début de la guerre contre le régime de Mouammar Kadhafi. Au moment même où le régime de Tripoli dénonce la mort samedi de quinze civils libyens dans des frappes de l'Otan à Brega, une importante cité pétrolière de l'est du pays, le président du Niger voisin, Mahamadou Issoufou, s'est dit «très inquiet» de l'évolution de la situation en Libye mais surtout des conséquences que pourrait avoir cette guerre sur l'ensemble de la sous-région du Sahel. «Je suis très inquiet et je souhaite qu'une solution politique soit trouvée rapidement. Je suis d'autant plus inquiet que l'on risque d'assister à une dissémination importante d'armes, de munitions et d'explosifs dans toute la sous-région, ce qui rendrait la zone encore plus instable qu'aujourd'hui», a déclaré le président nigérien lors d'un entretien qu'il a accordé samedi au quotidien français Le Parisien. «Nous redoutons surtout que la désagrégation de l'Etat libyen ne laisse le champ libre aux tribus ou aux shebabs, ces islamistes présents en Somalie, ce qui favoriserait trafiquants de drogue, d'armes et d'êtres humains car c'est par là que transitait l'immigration clandestine vers l'Europe», a-t-il ajouté précisant que son pays fait actuellement face à un flux de réfugiés libyens de près de cent mille personnes. Parallèlement, des informations font état de l'éventuelle fuite du «guide» libyen de Tripoli où, selon la presse américaine, Mouammar Kadhafi ne se sent plus en sécurité. Pendant ce temps-là, dix-sept footballeurs libyens ont annoncé leur ralliement à la rébellion, dans un entretien accordé il y a deux jours à la chaîne britannique BBC depuis Jadu, une ville de l'ouest du pays sous le contrôle de l'opposition au régime de Tripoli. Après les hommes politiques et de hauts gradés de l'armée, les sportifs libyens enfoncent davantage le guide libyen dans la boue en le dénonçant publiquement sur les chaînes occidentales. Mais cette nouvelle défection n'a pas empêché un vote contre un texte légitimant l'intervention américaine en Libye au niveau de la Chambre des représentants américaine à Washington. Les parlementaires américains ont protesté contre le fait que Barack Obama ne leur avait pas demandé leur avis sur cette action militaire contre Tripoli. Ce vote ne signifie toutefois pas la fin des opérations américaines en Libye. Par ailleurs, des membres de l'opposition libyenne ont indiqué que Mouammar Kadhafi pourrait rester en Libye, s'il le souhaitait, après son départ du pouvoir qui semble n'être qu'une question de jours ou de semaines. Mais pour le moment, la guerre en Libye est partie pour durer plus longtemps que prévu. Et les civils continuent de payer le prix fort à cause de l'aveuglement d'un président qui ne veut pas céder sa place après quatre décennies de règne sans partage. L. M.