Le gazoduc acheminant du gaz algérien pour l'Italie via la Tunisie a fait l'objet d'un acte de sabotage (deux déflagrations) tendant à saborder les approvisionnements de l'Italie et de la Tunisie. C'est le ministère tunisien de l'Intérieur qui a fait état de cet acte criminel qui a eu lieu, lundi, à 19 heures. L'attaque survenue en territoire tunisien – ce qui explique sans doute l'absence de commentaire côté algérien – a été localisée, à 63 km au nord-ouest de Tunis. Bien que les officiels tunisiens aient déclaré que l'explosion «n'a fait ni blessé ni dégât matériel», les investigations ont, toutefois, privilégié la piste de l'acte criminel visant à «saboter» cette installation (une station de compression). Ce qui est tout à fait plausible dans le mesure où «le climat en Tunisie est à l'affrontement, ces derniers temps, entre plusieurs tendances», relèvent des sources médiatiques sur place. La gravité de cet acte de sabotage est telle pour les Tunisiens que le Conseil des ministres lui a consacré une partie de débats, mardi, recommandant aux autorités de «prendre les dispositions nécessaires pour garantir les besoins énergétiques du pays.» Il faut noter que le gazoduc qui traverse la Tunisie acheminant du gaz algérien des champs de Hassi Rmel est géré par la Société de Service du Gazoduc transtunisien (SERGAZ). Le gazoduc «Enrico Mattei» dont la construction a démarré en 1978 permet la satisfaction du marché italien qui se trouve être le premier acheteur européen avec une couverture de 40 % de ses besoins en gaz. Le passage de ce gazoduc via la Tunisie est aussi une source de recettes puisque ce pays tire une redevance estimée entre 5 et 6 % de quantités transportées. Il est aussi une source pour la production locale d'électricité. L'acte de sabotage vise sans doute à créer des difficultés économiques supplémentaires à la Tunisie déjà en prise à un reflux des investissements et du tourisme.Toutefois, les premiers éléments de l'enquête qui minimisent les dégâts inclinent à penser que l'acte de sabotage est «sans incidence» sur la poursuite des approvisionnements du gaz algérien en direction de l'Italie. C'est ce qu'ont laissé entendre, hier, pour leur part, des sources du ministère de l'Energie et des Mines en Algérie et reprise aussitôt par la presse. Le gazoduc a des capacités de l'ordre de 30,2 milliards de mètres cubes par an.