Faire le jeûne n'est pas étranger à Mme Nouria Hafci, secrétaire générale de l'Union nationale des femmes algériennes, étant donné qu'elle le fait tous les lundis et jeudis tout au long de l'année et ce, depuis quinze ans déjà. En outre, l'activité politique n'a aucunement déteint sur son rôle de maman qu'elle assume parfaitement. Pour certains, le Ramadhan est synonyme d'affaiblissement et d'amollissement ; est-ce le cas pour vous aussi ? Ayant goûté aux plaisirs et aux vertus du jeûne, je ne peux m'en passer maintenant. La preuve, j'ai fait carême durant toute la première quinzaine du mois de Chaâbane. Donc vous pouvez dire que mon corps et mon esprit sont bien rodés en termes d'abstinence alimentaire. Ce mois particulier à mon sens apporte avec lui sa générosité et ses biens. Je compatis avec les familles nécessiteuses et les pères ne pouvant pas subvenir aux besoins de leurs enfants. Ce qui se traduit, je crois, par la colère des uns et des autres, que la plupart juge déraisonnable. J'estime qu'il faut se mettre à la place d'un père qui reste impuissant devant les caprices de ses petits enfants durant ce mois. Etes-vous contrainte de présenter une table bien garnie pour la famille ? Mon conjoint n'est pas du tout exigeant. Ce sont mes enfants qui le sont. Ce matin, mon fils m'a appelé au bureau spécialement pour me demander ce que j'allais préparer comme plat pour le f'tour. J'actionne deux vitesses durant ce mois. Dans le cadre de l'Union, on s'est mises au diapason des exigences du mois sacré en initiant des actions de solidarité à l'égard des démunis. Nous avons collecté des dons que nous comptons distribuer aux nécessiteux. Et à la maison, je fais appel à toutes mes capacités culinaires pour être à la hauteur des attentes de ma famille. Je ne prétends pas être un cordon bleu, mais je peux dire que je réussis tous les plats de l'ouest, étant originaire de cette région. Je jongle entre la hrira, le m'hamer, el bastila, el felfla, le bourak et autres plats que mes enfants réclament. Avez-vous une foi inébranlable ? Je ne peux pas dire que je le suis. Sur ce plan, il ne faut jamais se donner le satisfecit et ce, pour toujours mieux faire. L'erreur est humaine et le Bon Dieu pardonne et offre moult chances pour se rattraper. Durant le mois sacré, et après avoir rompu le jeûne, je me rends à une mosquée située à Staouéli où j'accomplis les Tarawihs. Je ne rate jamais cette prière. De façon générale, je pense que la société algérienne devient davantage pieuse et se retourne de plus en plus vers la religion, en témoignent les mosquées qui sont pleines à craquer durant ce mois. Au sein de l'Union, avez-vous peaufiné un programme spécial Ramadhan ? Effectivement, cette année, nous comptons reconduire, durant la deuxième quinzaine du mois en cours, la kheïma de solidarité avec le peuple sahraoui, en plus des soirées que nous souhaitons consacrer pour la circoncision des enfants.