Celle-ci eut lieu en 636 à Yarmouk (sud de l'actuelle Syrie) et vit l'armée musulmane du deuxième calife de l'Islam, Omar Ibn Al Khattab, affronter celle de l'empire byzantin, appartenant à l'empereur Héraclius. L'armée byzantine représentait une coalition d'Arméniens, de Slaves, et d'Arabes chrétiens de Syrie et du royaume de Ghassanide, pour former une force d'un peu plus de 40.000 hommes, dont 12.000 Ghassanides. L'armée musulmane, elle, ne comptait que 20.000 soldats, dont la majorité était des cavaliers. Le commandement de l'armée byzantine fut donné au propre frère de l'empereur, Théodore, épaulé par un Arménien du nom de Georges et par un dénommé Bannes ou Behan. En revanche, l'armée musulmane était conduite par l'un de ses plus glorieux généraux, nommé à juste titre «l'épée de Dieu» pour ses grandes qualités de stratège et sa vaillance au combat. La présence d'arabes chrétiens nouvellement convertis à l'Islam au sein de l'armée de Khalid lui permit d'infiltrer quelques hommes chez l'ennemi qui lui rapportèrent des informations sur les mouvements de l'armée byzantine. La bataille dura quelques jours seulement, et parmi les évènements notables de ces journées, l'on compte les nombreux duels remportés par les musulmans lors de la quatrième journée et qui causèrent la mort de nombreux généraux de l'armée byzantine. Le cinquième jour, 12.000 Ghassanides rompirent les rangs de l'armée byzantine pour grossir celle de l'armée musulmane. Les efforts du général byzantin restèrent sans effets devant la rapidité et la légèreté de la cavalerie musulmane. Aussi, l'armée byzantine perdit la bataille et selon Tabari, plus de 120.000 hommes périrent dans le ravin de Yakouça et se noyèrent. De même, le frère de l'empereur Héraclius, Théodore, fut tué au combat. Cette victoire marque la première d'une longue série de victoires de l'armée musulmane dans le bassin méridional et oriental de la Méditerranée. Elle marqua également la suprématie des musulmans dans le nord de la Syrie, et les chrétiens monophysites de l'époque perçurent même cette avancée des musulmans comme une libération du joug de l'empereur Héraclius de Byzance.