L'économie mondiale plongera-t-elle pieds joints et mains liées, avec les inquiétudes liées à la santé économique des Etats-Unis et à la crise de la dette dans la zone euro, dans une récession ou une contraction économique ? Tempête économique à l'horizon. Les dirigeants du G7 et du G20 sont sous pression. Ils multiplient contacts et conférences téléphoniques d'urgence pour trouver une réponse concertée face à la menace d'une nouvelle crise mondiale après la crise de la dette en Europe et … la note des Etats-Unis. Standard & Poor's a retiré vendredi à la première économie mondiale la note «AAA», une première depuis la création de l'agence en 1941. Invoquant «des risques politiques» liés à l'énorme dette publique américaine, qui dépasse 14.500 milliards de dollars, l'agence a abaissé la note d'un cran, soit à «AA+». Cette décision, contestée par le Trésor américain et deux autres grandes agences de notation (Moody's et Fitch) permet à la Chine de tacler les Etats-Unis. Pékin demande à la communauté internationale de réfléchir à une nouvelle monnaie de réserve, «stable et sûre» et exige des Etats-Unis dont elle est et de loin, le principal créancier (1160 milliards de dollars en mai dernier) qu'ils s'attaquent aux fondamentaux de leur dette. «Les jours où l'oncle Sam, croulant sous les dettes, pouvait facilement dilapider des quantités infinies d'emprunts de l'étranger semblent comptés», écrit l'agence chinoise suggérant aux Etats-Unis de «vivre» selon leurs moyens. La raison de cet appel ? La décision de Standard & Poor's ne laisse pas seulement planer la menace d'une nouvelle… dégradation dans un an. Elle pourrait avoir des conséquences pour le statut à long terme des Etats-Unis et du dollar. L'ESPAGNE ET L'ITALIE DESCENDENT DANS LES ABYSSES En Europe, où en moins de dix jours, la Bourse de Francfort a chuté de 13%, celle de Londres de près de 10% et celle de Paris de près de 11%, l'Espagne et l'Italie, troisième et quatrième économie de la zone euro, descendent dans les abysses. Pour leur venir en aide, le Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) s'est réuni, hier par vidéoconférence. Selon Rome, la BCE pourrait acheter dès ce matin à l'ouverture des bourses, des obligations d'Etat italiennes. Le Fonds de soutien européen, qui a aidé en 2010, l'Irlande et le Portugal, n'est pas, avec sa capacité effective de prêts de 440 milliards d'euros en mesure de sauver l'Italie et l'Espagne, selon les experts du vieux Continent où, selon eux, la crise de la dette menace l'ensemble de la zone euro. «Le monde est entré dans une crise financière globale qui concerne tous les pays», prévient Silvio Berlusconi, le président du Conseil italien, avant de demander au G7 et G20 des «interventions coordonnées». Les ministres des Finances du G7 qui redoutent le scénario d'un effet domino, se sont retrouvés, hier soir, lors d'une conférence téléphonique pour parler de l'application «le plus vite possible» de l'accord conclu le 21 juillet à Bruxelles, censé calmer les investisseurs, de l'aide aux pays de la zone euro «en difficulté» et de l'élaboration d'ici fin août, début septembre, des propositions pour améliorer la gouvernance de la zone euro. Certains pays ont des niveaux d'endettement surréalistes. Pour exemple, celui de l'Italie dépasse 1800 milliards de dollars (120% du PIB). La France, qui a un taux d'endettement de 84% et encore une note AAA, pourrait voir surgir sous peu des «indignés» comme en Espagne et se retrouver sur la liste des pays en crise.