Le don de sang se fait de moins en moins en cette période de jeûne. C'est le constat établi à l'issue d'une virée effectuée, en ce début du mois de ramadan, au niveau de quelques structures mobiles chargées de la collecte du sang, le soir, à Alger. Postés généralement à proximité des mosquées, ces clino-mobiles enregistrent une faible affluence même après la rupture du jeûne, tandis qu'au cours de la journée, ils sont quasi désertés. Les campagnes de sensibilisation menées pour la circonstance par l'Agence nationale du sang (ANS) ainsi que les appels lancés par l'Association nationale des thalassémiques (Anatha) ne semblent pas motiver les citoyens. Les prêches des imams qui viennent soutenir l'opération n'ont jusqu'ici pas eu d'oreilles attentives. «Rares sont les donneurs de sang qui se présentent. Le peu de gens qu'on reçoit vient après le f'tour. La journée, seuls des cas de nécessité se manifestent, c'est à dire que les donneurs sont généralement accompagnés de personnes proches qui sont dans le besoin», affirme un infirmier mobilisé au niveau du centre posté près de la mosquée Rahma, à Meissonnier. Un état de fait que confirme un médecin.«On enregistre une moyenne de 10 à 15 donneurs volontaires par jour durant ce mois contre une cinquantaine hors période de jeûne », observe-t-il. Le don du sang porte-t-il atteinte à la santé du donneur durant le jeûne ? «Pas du tout, convint le médecin. Le corps humain dispose de réserves suffisantes qui permettent au donneur de maintenir aisément sa forme pour de longues heures », assure-t-il. Le médecin fera remarquer qu'avant toute transfusion, le donneur est soumis à une consultation médicale. « Si la personne s'avère inapte, naturellement, la transfusion ne se fera pas », ajoute-t-il. Après près d'une heure passée avec le staff médical mobilisé, à peine une vingtaine de volontaires se sont dirigés vers le centre à la sortie de la mosquée, juste après la prière des Taraouih (22h45). Approché, un donneur souligne avoir pris l'habitude de faire don de son sang depuis longtemps. «C'est ce que je fais régulièrement. C'est une tradition pour moi. Il faut se mettre à la place de celui qui en a besoin. C'est la vie. Personne n'est à l'abri», résume-t-il. Peu d'engouement est enregistré également au clino-mobile placé en face à la Grande-Poste, un espace public plus fréquenté à cette heure tardive de la nuit. «Il y a ceux qui se présentent mais, tout comme les précédentes années, leur nombre reste insignifiant en cette période du ramadhan», indique un agent paramédical. Au plan organisationnel, l'ANS a mis un dispositif particulier ayant pour objet le renforcement des collectes du sang pendant ce mois sacré. Pour l'agence, les directions de la santé et de la population ont été instruites pour l'élaboration d'un programme de collecte aussi bien au niveau des structures du sang qu'en dehors des établissements de santé, en collaboration avec les comités locaux de la Fédération algérienne des donneurs de sang, les directions des affaires religieuses et les collectivités locales (APC pour occupation de lieux publics). Objectif : répondre un tant soit peu aux besoins en la matière au niveau de chaque établissement hospitalier durant ce mois, réputé comme «période de pénurie de sang». Pour mener à bien l'opération, l'agence a recouru, à titre de collaboration, à la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) pour acquisition du matériel roulant.