Le feuilleton «L'incendie», œuvre majestueuse réalisée par le défunt Mustapha Badie, avait révélé, rappelle-t-on, le talent de Chafia Boudraâ, devenue célèbre grâce au personnage singulier de Lalla Aïni qui a marqué toute une génération. Chafia Boudraâ qui rentre de Chicago (Etats-unis d'Amérique) où elle participe au dernier film de Rachid Bouchareb, révèle, lors de son passage dans le premier numéro de l'émission «Awtar» de ce Ramadhan diffusée sur Canal Algérie et animée par Hayat Eddine-Khaldi, que le tournage du feuilleton «L'incendie» a bien eu lieu au Palais des Nations, au village de Beni Boublène (Tlemcen), et non dans une maison. Elle revient, par ailleurs, sur la polémique du film «Hors-la-loi» de Rachid Bouchareb, en confiant que «Rachid Bouchareb a réussi à rendre un vibrant hommage à nos martyrs. Il a relevé un défi, celui d'étancher cette soif de faire connaître la vérité du monde entier, révéler ce qui s'est réellement passé en Algérie au lendemain de la fin de la Seconde Guerre mondiale». Pour elle, «la question reste actuelle, tout comme la lutte pour la vérité reste encore d'actualité. Les Algériens tout comme les Français ne peuvent accepter ces choses et, par conséquent, la lutte pour la vérité continue». Elle évoque également le cinéma algérien, qui, pour elle, connaît une «nouvelle dynamique», à la lumière des œuvres et autres productions réalisées ces dernières années, dont certaines ont été primées dans des festivals internationaux, a estimé Mme Boudraâ. «Le cinéma algérien, après une période de quasi-disparition, reprend son souffle, grâce aux aides financières et matérielles accordées par le ministère de la Culture et les autres instances du cinéma national ainsi que les pouvoirs publics locaux dans certaines wilayas du pays», a-t-elle indiqué. Pour elle, ces aides doivent être suivies d'un renforcement des infrastructures cinématographiques, notamment par l'ouverture des salles de cinéma à travers le pays. Ce qui va permettre au public la découverte des œuvres réalisées, qui, a-t-elle regretté, «ne sont malheureusement projetées que dans les salles de certaines villes du pays. Notre pays avec les moyens et l'expérience dont il dispose dans le domaine cinématographique, va certainement connaître une véritable relance, de par l'existence d'une pléiade de jeunes qui, chaque jour, démontrent leur talent et savoir-faire artistique, à voir les nombreux prix récoltés lors des différents festivals et rencontres cinématographiques internationales», a estimé Chafia Boudraâ. Née en 1930 à Constantine, l'actrice Chafia Boudraâ a, à son actif plusieurs œuvres dans le monde du cinéma, du théâtre et de la télévision, fruit d'un parcours artistique de plus de quatre décennies. Elle a notamment interprété des rôles dans les film «Le mariage de Moussa», de Tayeb Mefti, «Leila et les autres», de Sid-Ali Mazif. L'actrice a aussi interprété un monologue réalisé par Hmida Aït El Hadj, sur la situation de la femme, outre de nombreuses autres œuvres cinématographiques en France.