Photo : Slimen S.A. Le forum d'El Moudjahid a abrité hier une cérémonie organisée par l'Union nationale des femmes algériennes (UNFA) d'Alger centre en commémoration du double anniversaire du 20 Août. Mme Nouria Hafsi, secrétaire générale de cette organisation, a évoqué les sacrifices des martyrs qui ont chèrement payé le prix de la liberté. «Cette date, dira-t-elle, est un jalon lumineux dans notre histoire». Elle conclura sa courte intervention en affirmant que « se remémorer de tels événements est une occasion irremplaçable pour nous inspirer et s'unir et garantir l'avenir de notre pays ».Parole a été ensuite donnée, après une minute de silence à la mémoire des martyrs, à Mohamed Lamine Belghit, responsable du conseil scientifique de l'université islamique d'Alger. Auteur de nombreuses publications, il a évoqué le contexte des attaques dans le Nord-Constantinois en zoût 1955, suivies une année plus tard, jour pour jour, de la tenue du congrès de la Soummam. Il expliquera le mouvement initié et coordonné par le chahid Zighout Youcef par la volonté de desserrer l'étau des forces de répression françaises sur la région des Aurès et le souci de renforcer les rangs de l'ALN. « La répression sauvage qui a eu lieu dans des villes comme El Harrouch, Condé Smendou ou Aïn Abid semblable à celle du 8 mai 1945 n'avait plus laissé le choix aux jeunes qui devaient choisir entre devenir harki ou monter au maquis », expliquera le conférencier. «De 1200 hommes en armes au déclenchement de la révolution, l'ALN est vite passée à environ 40 000», a-t-il fait remarquer Parlant du congrès de la Soummam, il a qualifié Abane Ramdane de «véritable architecte de cet événement qui a eu l'intelligence de rassembler toutes les forces nationales algériennes et lancé l'idée des organisations sociales qui seront l'appui de la révolution». Avec Ben M'hidi qui était de la même trempe, Ouzeggane rédacteur de la plate-forme, la révolution s'était dotée d'institutions et d'une vision idéologique qui préfiguraient l'Algérie indépendante. « Malgré les réserves suscitées par ceux qui n'ont pas pris part à l'instar de la wilaya I, cette rencontre reste un moment fondateur des institutions de l'Etat algérien », ajoutera-t-il. Il énumérera les principales décisions de ce congrès notamment la mise en place de la wilaya VI couvrant le sud du pays. Il a par ailleurs mis en exergue la naissance du système d'information de la révolution qui allait permettre de porter sa voix aux quatre coins du monde et susciter un élan de sympathie. La rencontre a été surtout l'occasion pour ses organisateurs de mettre en relief la fraternité et l'union qui ont caractérisé le combat libérateur mené par une direction collégiale, le CCE, née lors des assises de la Soummam. « Ce sont toutes ces valeurs qui ont permis aux Algériens de triompher et de préserver l'unité des rangs », dira le professeur Belghit.