L'Algérie abritera les 7 et 8 septembre prochain, une conférence de haut niveau sur la lutte contre le terrorisme, la criminalité transnationale organisée et le développement économique. Une conférence régionale sur le terrorisme au Sahel s'était tenue déjà à Alger l'an dernier pour marquer justement cette prise de conscience que la sécurité et la paix sont un préalable au développement de la région sahélo-saharienne. Elle avait révélé également une volonté commune d'apporter de manière concertée des réponses à un défi commun. A l'évidence, l'instauration d'une coopération frontalière efficace et multiforme entre nos pays est cruciale. L'Algérie en accordant un prêt pour le Mali destiné à financer des projets de développement dans les régions déshéritées du nord de ce pays a vite établi cette corrélation. S'il n'est pas la seule cause, le sous-développement et la détresse sociale sont des terreaux propices à l'apparition de mouvements extrémistes. Cette vision n'est pas circonscrite à une échelle régionale. Elle a fini par s'imposer face à un terrorisme qui se joue des frontières. Le choix de notre pays pour une telle rencontre n'est nullement fortuit. Depuis de longues années, il est engagé dans un combat sans merci contre les adeptes de ce phénomène qui a causé d'immenses pertes en vies humaines et des dégâts considérables à l'économie. De nombreux dirigeants du monde ont loué son expérience et le Centre africain d'étude et de recherche sur le terrorisme (CAERT) est domicilié à Alger. L'Algérie n'a cessé surtout alors qu'elle affrontait, presque seule, l'hydre terroriste, d'attirer l'attention sur le caractère foncièrement international du terrorisme qui s'est manifesté dans plusieurs endroits du monde. Il a fallu la tragédie du 11 septembre 2001 pour que ses appels soient enfin entendus. Les grandes puissances notamment se sont rendu compte que la synergie des efforts est nécessaire et incontournable pour affronter un ennemi commun. Cette coordination s'est traduite par des échanges de renseignements et du lancement du Programme international d'aide à la formation en matière d'enquêtes criminelles (ICITAP) en Algérie en novembre 2010. Plusieurs sessions de formation ont eu lieu notamment au profit de la gendarmerie. Il fallait davantage de coordination pour en venir à bout de réseaux terroristes connectés à d'autres qui sous couvert d'autres activités permettaient le financement des organisations terroristes. L'Algérie s'est vite impliquée dans tous les dispositifs qui visent à endiguer l'activité de celles-ci. Des lois comme celle contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme adoptée en 2005 ou le refus de payer des rançons s'inscrivent dans cet esprit. La lutte antiterroriste n'est pas seulement d'ordre militaire. Elle s'appuie sur des actions qui visent à contrecarrer un large faisceau d'activités criminelles. C'est en luttant contre le blanchiment d'argent, le trafic d'armes ou l'émigration clandestine qu'on asséchera les sources du terrorisme. La conférence d'Alger sera aussi un espace pour les organisations de la société civile de montrer toute l'horreur du terrorisme qui menace partout.