La secrétaire générale du Parti des travailleurs a été jeudi nette et tranchante. A l'ouverture des travaux de l'université d'été de son parti qui doit durer quatre jours, elle a repris à son compte la fameuse interpellation du regretté Boudiaf qui, au lendemain de l'indépendance, s'interrogea : «Où va l'Algérie?». Selon elle, les moutures des derniers projets de loi sur l'information, les partis, les associations et les élections engagent le pays sur la voie de l'inconnu». «Ce qui nous a été donné de lire dans la presse dénote d'une volonté de fermeture du champ politique, et porte atteinte au pluralisme», dira-t-elle. Elle poursuivra son intervention en estimant que «des poches de résistance au niveau de l'appareil de l'Etat semblent réfractaires au changement pacifique et à la volonté exprimée par le président de la République lors de ses interventions en février et en avril derniers». La mouture de ces projets de lois est par ailleurs «en porte à faux avec le processus enclenché par la commission Bensalah qui risque d'apparaître comme de la poudre aux yeux». Pour mettre fin à ces mesures illogiques, elle lancera un appel au chef de l'Etat pour prendre des mesures claires et audacieuses à la veille d'une rentrée sociale qui risque de connaître beaucoup de perturbations. Certes, le gouvernement a pris de bonnes mesures en matière d'investissements publics mais il s'est montré incapable de combattre la spéculation. Ce souci d'améliorer la situation sociale des citoyens a été souligné par la présence à l'ouverture des travaux du SG de l'UGTA. Mme Hanoune a réitéré à nouveau la nécessité d'amender en premier lieu la Constitution par l'organisation d'un débat national. Elle s'est ensuite étalée sur les événements qui secouent le monde arabe et qui peuvent avoir des effets en l'Algérie. «C'est la démocratie, clamera-t-elle, qui constitue un facteur d'immunité et de protection de la souveraineté nationale», soutient-elle appelant à tirer les enseignements qui s'imposent dans ce contexte régional troublé. «La prétention à vouloir dépecer notre pays, à s'accaparer de ses richesses en créant des prétextes à l'intervention étrangère ne sont pas de simples vues de l'esprit». Abordant la situation dramatique en Libye, elle a soutenu la position jugée «responsable» de l'Algérie et tiré à boulets rouges sur le CNT qualifié de bras armé de l'Otan». «Reconnaître celui-ci, expliquera-t-elle, est une façon de légitimer les coups d'Etat qui s'appuient sur les interventions étrangères qui aggravent toujours les situations».Elle fera part des risques de partition de ce pays, de l'éventualité d'apparition de groupes extrémistes et du renforcement de la tutelle étrangère. «L'Algérie qui partage une longue frontière avec la Libye a toute les raisons de mettre en avant les risques que fait peser cette situation sur notre sécurité nationale».A signaler enfin que près de 600 militants prennent part à ce regroupement ou seront abordés de nombreux dossiers notamment la crise du système capitaliste et les réformes de nature à la dépasser.