Alors que ministère de l'Agriculture et du Développement rural rassure que la baisse de la production céréalière, cette année, sera insignifiante par rapport à 2010, l'Union nationale des paysans algériens (UNPA) prévoit une production catastrophique. La production céréalière connaîtra, selon l'UNPA, une diminution de 50 à 60% par rapport à l'année dernière. Contacté par nos soins, Mohamed Allioui, son secrétaire général, explique cette situation par la faiblesse de la productivité des principales régions productrices, à l'exception de l'est du pays. «Les aléas climatiques sont, en grande partie, responsables de la baisse de la production», observe M. Allioui. «La pluie n'est pas tombée au moment où les plants avaient besoin d'eau pour croître», ajoute-t-il. Pour étayer ses dires, il indique que cette année, les agriculteurs n'ont pas rencontré de problèmes majeurs lors de la campagne moissons-battages et ce, en raison principalement de la baisse de la production. «D'après les échos qui nous parviennent de plusieurs wilayas, la quasi-totalité des agriculteurs affirment n'avoir pas fait face cette année aux entraves auxquelles ils sont confrontés d'ordinaire parce que, disent-ils, la production des blés tendre et dur a chuté de presque la moitié», explique-t-il. A la question de savoir si l'objectif arrêté par le ministère de l'Agriculture, à savoir 43 million de quintaux, le SG de l'UNPA a indiqué que les chiffres seront connus à l'issue du conseil national de l'Union prévu le mois prochain. Mais au ministère de l'Agriculture, on affirme le contraire. Djamel Berchiche, chargé de communication au département de Rachid Benaïssa, soutient que la baisse, due essentiellement à la sécheresse qu'a connue la région ouest du pays durant la période de février à mars derniers, sera insignifiante. Comme pour contredire les déclarations alarmistes du SG de l'Unpa, il a précisé qu'avec l'augmentation sensible de taux de semis, par rapport à l'année dernière, la récolte aurait été exceptionnelle si la secheresse n'avait pas frappé de plein fouet la région ouest du pays. «L'augmentation de la superficie semée et labourée, la bonne utilisation de semences certifiées et des techniques de désherbage recommandées sont un indice d'une bonne récolte», argumente-t-il. Selon M. Berchiche, la production prévue oscillera entre 42 à 43 millions de quintaux alors que la récolte précédente avait atteint quelque 46 millions quintaux. «On ne fait pas de statistiques virtuelles», a-t-il conclu.