La décision du président de la République d'effacer la dette des agriculteurs touche 175.000 personnes. En effet, le secrétaire général de l'Union nationale des paysans algériens (UNPA), M. Mohamed Allioui, a annoncé mercredi dernier à partir de la ville des roses Blida que l'enveloppe de 41 milliards de dinars allouée pour effacer la dette en question, concernera quelque 175.000 agriculteurs, et non 110.000 comme indiqué au lendemain de l'annonce de cette décision par le président de la République. Le responsable de l'UNPA, rapporte l'APS, a fait savoir que cette mesure couvrira 50.000 paysans endettés à hauteur de 19 milliards de DA auprès de la Caisse nationale de la mutualité agricole (CNMA) et 125.000 autres paysans redevables d'un montant global de 22 milliards de DA auprès de la Banque de l'agriculture et du développement rural (BADR). Par ailleurs, en ce qui concerne les agriculteurs qui se sont déjà acquittés de leur dette avant l'annonce de cette décision, M. Allioui dira que la décision a été prise de leur octroyer des prêts sans intérêts en guise d'encouragement et d'incitation, eu égard, affirme-t-il, «aux efforts qu'ils n'ont cessé de déployer pour le développement du secteur de l'agriculture». L'octroi de nouveaux crédits sans intérêts aux fellahs sur une période de cinq années, concerne quelque 100.000 agriculteurs à travers le territoire national, avait indiqué M. Allioui, à l'occasion d'un rassemblement tenu à Aïn Defla il y a de cela une dizaine de jours. Il faut savoir que la dette globale des agriculteurs qui ne s'en sont pas acquittés, sera rachetée par le Trésor public auprès des banques qui ont, entre-temps, arrêté toutes les démarches pour la récupération de leurs créances auprès des agriculteurs et des éleveurs. En plus de l'effacement de la dette, le chef de l'Etat avait, dans son allocution à l'occasion de l'ouverture de la conférence nationale du renouveau de l'économie agricole et du renouveau rural le 28 février dernier, à Biskra, annoncé d'autres mesures d'aides au secteur de l'agriculture dont celle de soutien spécifique aux différentes filières agricoles et d'élevages pour la production de semences et plants (Céréales, légumineuses, arboriculture, pomme de terre) et pour la production de céréales et de légumes secs, de pommes de terre ainsi des soutiens à l'élevage, à la production et à la collecte de lait, à l'oléiculture, à la filière de la datte, à l'arboriculture fruitière et aux cultures maraîchères. Ce dispositif, rappelle-t-on, nécessitera la mobilisation d'un concours financier de l'Etat de près 200 milliards de DA, soit l'équivalent de quelque trois (03) milliards de dollars. Il est utile de signaler que la première opération d'assainissement de la dette des agriculteurs remonte à l'année 2001. Les fellahs avaient bénéficié d'un effacement d'une dette d'un montant de 14 milliards de DA, ce qui porte ainsi le montant total des dettes effacées au profit des agriculteurs algériens à 55 milliards de DA depuis 2001. Logiquement, l'effacement de toutes ces créances dont se plaignaient les agriculteurs devrait booster et relancer la production au sein d'un secteur très névralgique.